C’est une équipe de France restreinte (11 nageurs) qui s’est présentée à Kazan à l’occasion des championnats d’Europe en petit bassin (2-7 novembre 2021) et même si on espère toujours célébrer quelques médailles, on ne s’attendait pas non plus à une moisson record. Sur les vingt nations médaillées en Russie, la France prend la 13ème place avec deux breloques (une en argent et une en bronze) remportées par la jeune Analia Pigrée. Pour sa première sélection en équipe de France A, la jeune dossiste a impressionné et confirmé le potentiel qu’on lui devinait depuis quelques mois et notamment lors des derniers championnats de France à Chartres en juin dernier où elle avait battu le record de France du 50 m dos. En Russie, la Guyanaise a réalisé le meilleur temps des séries et des demi-finales du 50 m dos avant de prendre la deuxième place en finale. À la clé, un nouveau record personnel (26’’05) à cinq petits centièmes du record de France. « On passera sous les 26’’ aux championnats du monde en décembre » a-t-elle confié dans un sourire à la sortie du bassin. Sur la distance supérieure, celle qui s’entraîne à Font-Romeu aux côtés de Philippe Schweitzer, avançait davantage dans l’ombre de ses adversaires. Qualifiée en finale avec le 7ème temps, et un nouveau record personnel (57’’64), Pigrée a donc débuté la finale à la ligne d’eau n°1. « Normalement, la médaille n’était pas jouable » expliquera t-elle à l’issue de la course. Mais la jeune femme était en état de grâce en Russie et alors qu’elle a parfaitement maitrisé ce 100 m ainsi que toutes les parties techniques, Analia a touché le mur en troisième position et battu le record de France (56’’40) qui appartenait depuis 2008 à une certaine Laure Manaudou. « Battre le record de France de Laure Manaudou, c’est quelque chose d’incroyable. Vraiment, c’est dingue ce que je suis en train de vivre. » Dingue certes, mais certainement amené à se répéter lors des prochaines échéances.
Analia Pigrée a remporté deux médailles à Kazan (KMSP/Stéphane Kempinaire)
Et si Analia a ramené les deux seules médailles de la délégation tricolore, ses coéquipiers n’ont pas à rougir de leurs performances sur la scène continentale. Lors de ces Euro russe, de nombreux records personnels ont été améliorés. Que demander de plus à de jeunes nageurs qui découvrent ces grandes compétitions que d’évoluer à leur meilleur niveau ? Ça a été le cas d’Émilien Mattenet sur 100 m 4 nages et 400 m 4 nages, mais aussi d’Antoine Viquerat sur 50 m brasse, de Thomas Piron sur 50 m papillon, d’Antoine Herlem sur 200 m dos et même des plus expérimentés Jordan Pothain sur 100 m nage libre et Damien Joly sur 800 m nage libre. De belles promesses à un moment de la saison où les corps souffrent encore de la charge de travail importante. Il conviendra désormais de poursuivre ses progrès, battre de nouveau record personnel et se rapprocher encore davantage des podiums internationaux.
Après sa demi-finale olympique, Antoine Viquerat a de nouveau montré de belles choses lors des Euro de Kazan (KMSP/Stéphane Kempinaire).
J. C.