Ancienne joueuse de l’équipe de France de water-polo, Aurore Sacré, 26 ans, est aujourd’hui installée à Hendaye, où elle travaille comme ingénieure pour la société Décathlon. En charge du développement de buts et de terrains de water-polo destinés au grand public, elle a réussi le tour de force de faire tenir dans un sac à dos et une valise ce qu’on n’imaginait pas sortir d’une piscine. Après des démonstrations lors du Water-Polo Summer Tour ainsi qu’à l’occasion des étapes de l’EDF Aqua Challenge, ses produits seront disponibles dans toutes les enseignes du groupe à partir de l’année prochaine.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de rejoindre Décathlon ?
C’est une entreprise que j’ai toujours eue en ligne de mire parce qu’elle rend le sport accessible pour tous les publics. Et puis, autant le reconnaître, le cadre de vie à Hendaye et dans le Pays basque est super sympa. Sans compter que Décathlon m’a proposé un stage que je ne pouvais pas refuser (sourire)…
C’est-à-dire ?
Ils m’ont demandé de développer des buts de water-polo gonflables avec un terrain. Autant dire qu’ils ont fait vibrer ma corde sensible (rire)…
C’est « dingue » comme projet, non ?
Oui, c’est vrai que lorsqu’on se dit que l’on a réussi à faire tenir des buts dans un sac à dos et un terrain de water-polo dans une valise, ça peut paraître complètement dingue. L’idée, vous l’aurez compris, c’est vraiment de rendre la discipline accessible au plus grand nombre. Sans compter que les clubs peuvent aussi y trouver leur intérêt. Dans le cadre d’un partenariat avec Décathlon, la Fédération Française de Natation a également décidé de proposer des animations water-polo pendant les étapes de l’EDF Aqua Challenge qui se tiendront tout au long de l’été. Pour nous, concepteurs, c’est une occasion d’évaluer le produit en situation, voir s’il résiste à la chaleur, à l’eau de mer et aux coups répétés.
Aurore Sacré devant les buts de water-polo qui seront commercialisés l'année prochaine dans toutes les ensignes Décathlon (Nabaiji).
Quels sont les objectifs de vente ?
Les buts de water-polo seront disponibles en magasin à partir de l’année prochaine. L’étude de marché nous laisse à penser qu’on pourrait écouler environ 1 000 buts de water-polo à l’année et autour de 100 terrains, mais c’est un chiffre à affiner car nous ne savons pas encore comment les clubs vont se positionner.
Que ressent-on en voyant des enfants jouer au water-polo dans des buts que l’on a conçus ?
C’est génial ! Voir des enfants s’éclater en jouant au water-polo, les sentir passionnés et créer des vocations parmi certains d’entre eux, c’est vraiment enthousiasmant. Je suis convaincue que ça va permettre de démocratiser la pratique du water-polo auprès du grand public.
Les buts et le terrain de water-polo développé par Décathlon lors de l'étape EDF Aqua Challenge de Marseille, mi juin (FFN/Jonathan Cohen).
Est-ce une manière de rendre un peu ce que la discipline t’a apporté ?
Oui, ça ne fait aucun doute ! Le water-polo m’a tellement fait grandir. Sans parler de tous ces voyages, de ces rencontres aux quatre coins du monde. Alors oui, c’est incontestablement une manière de rendre un peu de ce que j’ai eu la chance de vivre. J’espère maintenant que des gamins pourront, eux aussi, connaître ça.
Le Water-Polo Summer Tour inauguré cet été par la FFN s’inscrit également dans cette perspective.
C’est une très belle initiative ! J’espère que le public sera au rendez-vous. J’ai l’impression que ça commence à prendre et que les gens sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à la discipline. Et puis, je vois bien que les clubs attendent de montrer que la discipline peut s’exporter en milieu naturel.
Recueilli par A. C.