Forcément, il y avait de l’émotion ! Après avoir passé dix ans au CN Marseille, Florent Manaudou a fait le choix de s’entraîner à Antibes à son retour des Jeux de Tokyo, où il a décroché une troisième médaille olympique (l’argent du 50 m nage libre après celle de Rio en 2016 et l’or de Londres en 2012, ndlr). Il y avait donc dans l’air un parfum de retour aux sources et des souvenirs à foison pour cette première journée du FFN Golden Tour-Camille Muffat à Marseille (4-6 mars). Pour autant, le chef de file de la natation tricolore n’a pas manqué l’occasion de marquer les esprits en s’adjugeant le 50 m nage libre - sa course de prédilection s’il était encore besoin de le rappeler - dans un chrono aussi convaincant que prometteur (22’’04).
Florent, que t’inspire cette victoire ?
C’est bien ! Je suis surtout très content de mon 50 m de ce matin (22’’58 en séries, ndlr). Je n’avais pas nagé aussi bien depuis mon retour (19 mars 2019). Ce soir, c’était un peu plus brouillon, mais c’est quand même mieux qu’à Barcelone (22’’19) et Nice (22’’42).
Qu’en est-il sur le plan technique ?
Depuis mon retour à la compétition (mars 2019), je me suis surtout focalisé sur les Jeux de Tokyo. Techniquement, je n’ai pas eu le temps de tout travailler. Là, je dispose d’une année pour découvrir des choses et en essayer. C’est ce que j’essaie de faire avec ma reprise de nage. Pour l’instant, je suis content. Ça commence à porter ses fruits (sourire)…
(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)
Quel est l’objectif de ce week-end ?
Prendre du plaisir, comme d’habitude (sourire)… C’est vraiment mon maître mot depuis mon retour. Je voulais faire moins de 22 secondes ce soir (vendredi 4 mars) parce que je me sens bien. Ce n’est pas passé loin, mais il faudra encore attendre. C’est dommage, mais ce n’est pas loin, vraiment pas loin (sourire)… C’est toujours bien quand ça progresse.
Est-ce qu’il y avait de l’émotion au moment de replonger dans le bassin marseillais ?
Oui, forcément parce que c’est ma piscine. Je suis content de gagner ici, mais ça se passe très bien à Antibes. Je suis très heureux là-bas. Je prends vraiment le bonheur là où il est. La vie est plus paisible qu’à Marseille. Ça me correspond un peu plus. Et puis, avec mes deux entraîneurs (Quentin Coton et Yoris Grandjean, ndlr), on s’apporte mutuellement. De toute façon, j’ai toujours aimé les duos de coaches. A l’époque des Jeux de Londres, c’était déjà le cas avec Romain Barnier et James Gibson. J’aime prendre des avis différents et échanger pour gagner en sérénité.
(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)
Quels sont vos objectifs de la saison ?
Les Euro de Rome (août 2022), ça me paraît loin. Je suis davantage focus sur les championnats du monde de Budapest (18 juin-3 juillet). Ce serait bien de performer là-bas. Après, je pense souffler un peu avant de reprendre sur un gros cycle. Pour le moment, je mets des choses en place dans la perspective des Jeux olympiques de Paris.
A Marseille, Adrien Cadot