Fils d’une joueuse de badminton et d’un joueur de handball, le champion olympique, triple champion du monde, quadruple champion d’Europe campe sur un gabarit à faire pâlir d’envie les entraîneurs des différentes sélections nationales que nous avons interrogé. Taillé pour le basket et le rugby, probablement trop grand pour le football, encore que, le Marseillais aurait sans aucun doute des arguments à défendre du volley au pentathlon moderne en passant par l’aviron, le handball et le taekwondo. Décryptage d’un diamant brut !
ATHLETISME
ROMAIN BARRAS (champion d’Europe de décathlon en 2010) : « S’il avait choisi l’athlétisme son gabarit l’aurait prédisposé à s’orienter vers le décathlon. Au premier coup d’œil ses grandes qualités musculaires sautent aux yeux, il est très costaud du haut du corps. Mais contrairement à la natation, tout part des jambes, il lui aurait donc fallu des jambes en béton. Mais à l’évidence il aurait pu se les construire. Quand je le regarde je suis d’abord impressionné par son gabarit au milieu duquel, quand il lève les bras, sa tête paraît toute petite ! Enfin, je suis impressionné par sa progression, son efficience dans l’eau et son explosivité au départ se déjouant de toute inertie bien plus facilement que les autres. D’évidence, il y a du boulot derrière. »
AVIRON
DANIEL FAUCHE (entraîneur des poids lourds de l’équipe de France) : « L’aviron et la natation sont deux sports très proches tant les entraînements demandent une tonne d’abnégation, d’acceptation des efforts, en résumé, d’être durs au mal. Nous, nous faisons sur l’eau ce que les nageurs font dans l’eau : trouver les meilleurs appuis pour glisser de manière la plus optimale. Tous les nageurs, quel que soit leur niveau, venus à l’aviron sont restés. Les pratiquants, quel que soit le niveau, venant d’autres disciplines disons plus ludiques n’accrochent pas à l’aviron. Etant donnés son âge, son gabarit et son mental, si d’aventure demain Florent Manaudou voulait tenter sa chance en aviron, il pourrait réussir du skiff au huit. Mais s’il veut viser les Jeux Olympiques, étant donné son manque d’expérience, il ne pourrait pas envisager d’être seul dans son skiff mais plutôt d’être dans un quatre ou dans un huit encadrés par des mecs d’expérience. Mais sinon oui, s’il se lançait dès demain il pourrait briguer Tokyo en 2020. Que ce soit Florent ou Laure, d’ailleurs, je les accueillerai à bras ouverts ! »