« J’ai toujours rêvé de faire ça. » Le maillot du Pays d’Aix Université Club Handball (PAUC) floqué du numéro 50 entre les mains, Florent Manaudou affiche son plus beau sourire aux côtés de son entraîneur, Jérôme Fernandez et des dirigeants du club aixois pour la traditionnelle photo de présentation. Heureux de débuter cette nouvelle aventure, le champion olympique du 50 m nage libre a insisté sur la notion de plaisir, sans se fixer de limites ni d’objectifs. Et en confiant tout de même sa nostalgie à l’idée de vivre de l’extérieur les championnats de France d’Angers qui se déroulent du 17 au 20 novembre.
Florent, quel est ton projet aujourd’hui pour tes débuts au PAUC Handball ?
Pour le moment, le projet est simplement de renouer avec un sport que j’ai quitté assez tôt pour me consacrer pleinement à la natation. Je ne regrette pas mon choix puisque ça s’est très bien passé pour moi mais j’avais à cœur de reprendre le handball dès que j’en avais l’occasion. J’ai donc contacté Jérôme Fernandez (entraîneur-joueur du PAUC) et j’espère pouvoir tout donner et jouer au meilleur niveau que je puisse atteindre. On verra bien où ça me mène.
Quelles ont été tes premières sensations sur le parquet ?
J’ai pris beaucoup de plaisir pour le moment. Je n’avais pas fait de sport depuis trois mois et physiquement, je le sens, mais je vais travailler sur ce point là et essayer également d’améliorer mes appuis.
A quel niveau estimes-tu te trouver actuellement ?
Je n’estime pas mon niveau, je souhaite simplement m’amuser. Je ne suis pas encore dans la démarche de savoir à quel poste je dois évoluer et à quel niveau je joue. Si ça doit être en régional, ce sera en régional !
La natation était un sport très exigeant. Le handball l’est également. N’avais-tu pas simplement envie de couper avec le haut niveau ?
Si je suis présent aujourd’hui, c’est que je souhaite continuer à pratiquer le sport de haut niveau. Je n’ai que 26 ans. En handball, on peut durer un peu plus longtemps qu’en natation. D’ailleurs, Jérôme est plus âgé que la plupart des nageurs en activité (rires). C’est un sport très exigeant mais je suis prêt à m’investir totalement dans ce projet.
Les transformations physiques que tu vas devoir opérer seront-elles rédhibitoires pour une éventuelle reprise de la natation ?
Je ne pense pas que les transformations physiques que je vais devoir effectuer pour le handball nuiront à la reprise de la natation. Mon corps va changer, mais si un jour je décide de reprendre la natation, il changera de nouveau.
Avec le PAUC Handball, tu porteras le numéro 50. Est-ce une manière de continuer à faire vivre un peu ta carrière de nageur ?
Ça fait partie de ma vie, c’est sûr. On m’a proposé ce numéro et j’étais très content. C’est un joli clin d’œil à ma carrière de nageur.
Est-ce une vraie reconversion ou simplement une pause avec la natation ?
Je vis au jour le jour, j’ai cette chance de pouvoir pratiquer le handball désormais et si un jour la natation me manque, j’y retournerais. Si ce n’est pas le cas, je continuerais le handball.
Pourquoi ne pas avoir essayé le water-polo qui est un bon mix entre les deux sports ?
C’est vrai, mais je ne voulais pas un mix, je voulais faire du handball et sortir de l’ambiance chlorée des bassins.
Jeudi 17 novembre débutent les championnats de France de natation en petit bassin. Pour la première fois depuis 2012 tu vas les vivre de l’extérieur. Que ressens-tu ?
Forcément, je vais être un peu nostalgique parce que tout ce que j’ai construit dans ma vie, c’est grâce à la natation. Ça va sans doute me faire bizarre de regarder ça avec un œil extérieur mais je ne suis pas le seul, heureusement et on va pouvoir se serrer les coudes avec les anciens et observer ces championnats de France avec une attention particulière.
Qu’est-ce qu’est le plus difficile : un 100 mètres ou ta séance d’entraînement de handball du jour ?
En termes de douleur, le 100 m est plus compliqué parce que c’est plus intense, mais j’aurais sans doute plus de courbatures après cette séance.
Recueilli à Aix-en-Provence, par J. C.
Jérôme Fernandez – Entraîneur-joueur du PAUC Handball : Florent va devoir effectuer un gros travail physique pour renforcer les membres inférieurs, mieux gérer les sauts, et trouver ses repères sur le terrain. On va continuer ce qu’on avait déjà commencer à travailler : les passes, la précision de tirs et au fur et à mesure on l’intégrera aux séances. Son corps risque de changer, mais ça ne sera pas quelque chose qui va lui nuire pour la pratique de la natation et ça va lui apporter beaucoup pour la pratique du handball. A partir du mois de janvier, on pourra commencer à travailler sur de l’opposition et du travail tactique. Au mois de juin, on pourra faire un bilan sur ses aptitudes et son poste de prédilection. C’est un énorme champion qui a une grosse exigence au quotidien et j’espère pouvoir l’aider et l’emmener au plus haut niveau possible.
Crédits photos: Sylvain Sauvage