Entraîneur de l’équipe de France masculine de water-polo, Florian Bruzzo revient sur la victoire de ses joueurs (19-17) face aux États-Unis pour leur premier match dans cette Super Finale de Ligue Mondiale.
Comment avez-vous préparé ce match ?
Depuis plus de six semaines on se prépare pour cette compétition, sans disputer le moindre match officiel. Ça a été long. On a eu du temps pour travailler et mettre en place un certain nombre de choses, mais rien ne remplace la compétition. On est bien rentré dans ce tournoi et on est satisfait, mais on pense déjà à la prochaine rencontre.
La France a-t-elle désormais une identité de jeu claire ?
On travaille beaucoup là-dessus. On construit tout cela ensemble. Il est important de savoir qui nous sommes et qui nous avons envie d’être. On a envie d’être solidaire et combatif et cela implique une rigueur et une organisation. C’est un long processus, ce n’est que le début, mais force est de constater que les garçons s’approprient cela idéalement.
On a senti dès le début du match que l’accent avait été mis sur la défense.
La défense est une priorité. Aujourd’hui, nous avons encore encaissé trop de buts. On a commis des erreurs mais on a maintenu le cap grâce à notre énergie. Ce match me rappelle celui contre le Monténégro à Podgorica où l’on perd d’un but. On dépense de l’énergie alors qu’on pourrait parfois en économiser davantage. On doit progresser là-dessus. C’est une jeune équipe.
Est-ce important, dans ce cadre, d’enchaîner les matches tendus ?
On peut s’entrainer, soulever de la fonte, nager des kilomètres, rien ne remplacera la compétition, même si tous ces paramètres restent évidemment important. Pour passer un cap il faut emmagasiner de l’expérience en match.
D’autant que de nombreux matchs sont particulièrement serrés
Si tu analyses les résultats des grands tournois, tout se joue à un but, voire deux ou aux pénaltys. Ce soir, on s’impose aux pénaltys mais ce n’est pas un hasard. Ça fait deux semaines qu’après chaque entraînement on réalisait une séance de tirs aux buts.
Cette compétition revêt plusieurs enjeux. Cela change-t-il la donne ?
C’est un peu trop même. C’est pour ça que les joueurs ont ressenti beaucoup d’émotion. Ils ont envie d’être bons en France, de battre les grandes équipes, de se qualifier pour les Mondiaux. Ils ont envie de montrer que leur ambition est légitime.
L’est-elle vraiment ?
On est intimement persuadé qu’on peut atteindre nos objectifs. On ne triche pas quand on le dit.
Notre ambition de remporter une médaille aux Jeux n’est pas venue toute seule. On a beaucoup analysé les profils, les parcours, la sociologie des joueurs de l’équipe. Et on se dit: « pourquoi pas nous ? ». Le chemin est long, étroit mais l’objectif est de l’emprunter tous ensemble.
Recueilli à Strasbourg par Jonathan Cohen