Le score est sans appel. Reste qu’au-delà des statistiques défavorables aux joueuses de l’équipe de France de water-polo, le sélectionneur Florian Bruzzo voulait retenir la force de cette expérience unique dans un des berceaux du water-polo mondial ainsi que l’envie dont les Françaises ont fait preuve pour développer leur jeu face à de redoutables hongroises.
Que retiens-tu de ce second match ?
Nous avons évolué à notre niveau et, surtout, nous avons essayé de jouer, d’entrer dans leur zone et de provoquer. On essaie simplement de jouer au water-polo, un sport qui demande énormément de connaissances et de maîtrise du jeu… Pour l’heure, c’est ce qui nous fait un peu défaut, donc il est normal que l’on se fasse punir sur des contre-attaques ou sur certaines actions un peu litigieuses. Mais au final, je retiens que nous avons joué. C’est le seul chemin pour espérer « agresser » des formations de cette dimension. Jouer, jouer et jouer encore ! Ça impose d’avoir une préparation physique optimale et une grande maîtrise tactique du jeu, mais bon, ça c’est mon job.
Qu’est-ce que ça fait d’affronter la Hongrie dans son antre ?
La Hongrie est un ogre, mais la Hollande aussi, comme l’Italie ou les Etats-Unis… C’est le haut niveau et nous sommes ici pour nous y confronter !
(Giorgio Scala/Deepbluemedia/Insidefoto)
Quel était le mot d’ordre avant la rencontre ?
J’ai dit aux filles que j’avais été déçu de notre première rencontre face à la Hollande. Elles étaient inhibées. J’ai même trouvé qu’elles ne prenaient pas de plaisir alors que participer à des championnats du monde, c’est une expérience rare qui ne se présente peut-être qu’une fois dans une vie. Elles ont eu peur, mais de quoi ? On ne joue pas de demi-finale, nous ne sommes que la France et on vient pour apprendre. On entame un cycle. Elles doivent travailler individuellement pour progresser collectivement. Donc le mot d’ordre, c’était de prendre du plaisir, de lever la tête et de jouer !
Face à la Hongrie, l’ambiance était impressionnante, peut-être même intimidante.
Sans faire le vieux routier, j’ai coaché les garçons ici aux Euro de 2014, puis en 2016 à Belgrade face aux Serbes. Très honnêtement, je ne me préoccupe pas de l’ambiance. Je m’occupe de ce qui se passe dans le bassin. C’est super pour le water-polo. On pratique un sport magnifique. Ça donne du sens à l’investissement des filles. Elles travaillent tous les jours pour vivre ce genre d’expérience. Nous sommes dans l’un des grands pays du water-polo. Voilà pourquoi j’insiste sur le fait qu’elles doivent à tout prix profiter de cette expérience unique. Peur importe que les joueuses ratent des tirs ou se trompent, je veux avant tout qu’elles s’investissent dans le projet. Pour le reste, je le répète, nous sommes à Budapest pour apprendre.
Recueilli à Budapest par A. C.
(Giorgio Scala/Deepbluemedia/Insidefoto)
FRANCE – HONGRIE : 5-24 (0-7, 2-7, 3-6, 0-4)
France : Counil, Millot (2), Bachelier (1), Sacre Aurore, Guillet, Mahieu, Valverde, Battu, Sacre Adeline (1), Deschampt, Barbieux, Daule, Derenty.