A partir du lundi 1er avril vous pourrez télécharger gratuitement le numéro Spécial relève olympique consacré à la génération de nageurs qui représentera la France aux Jeux Olympiques de Paris en 2024. A cette occasion, et en concertation préalable avec la Direction technique nationale, nous avons rencontré dix-neuf athlètes d’avenir (dans l’ordre alphabétique) : Julien Bérol, Kyllian Brenon, Tommy-Lee Camblong, Océane Carnez, Sergueï Comte, Justine Delmas, Lucie Delmas, Joana Desbordes, Louise Lefebvre, Antoine Marc, Léon Marchand, Adrien Musart, Yohann Ndoye Brouard, Marine Nectoux, Lison Nowaczyk, Célia Pinsolle, Hugo Sagnes, Lucile Tessariol et Mewen Tomac. De par leurs performances, leur détermination et leur état d’esprit, ces dix-neuf champions en herbe ont la chance d’apparaître dans ce numéro. Rien ne leur garantit cependant une participation aux Jeux Olympiques. Avant Paris, il y aura Tokyo et d’ici 2024 bien des embûches se dresseront sur leur parcours. L’apprentissage du haut niveau est à ce prix.
PORTRAIT N°8 : Joana Desbordes
Ses premières baignades de bébé nageur, la Parisienne ne s’en souvient pas. Mais elle en a entendu parler : « De ce que mes parents m’ont raconté, j’avais tapé un scandale, hurlé parce que je détestais l’eau. Je leur ai mis une honte pas possible. Vous imaginez, moi fille de nageurs ! Je faisais une crise pour être sortie illico-presto du bassin ». Fils d’un professeur d’EPS et de Jacqueline Delord, trois fois sélectionnée olympique en papillon, Joana Desbordes signait là une entrée toute personnelle dans l’univers chlorée de la natation. Depuis, cette native de Seine-Saint-Denis s’est bien rattrapée en collant désormais aux orteils de Charlotte Bonnet : « A l’âge de 5 ans, j’ai repris contact avec une piscine dans un hôtel au Maroc. Au bout d’une journée, je savais nager. En rentrant, j’ai demandé à mes parents de m’inscrire dans un club. Jusqu’à l’âge de 15 ans, je faisais aussi du cross et du saut à la perche, mais comme je prenais plus de plaisir dans l’eau, la natation l’a emporté ». Jusqu’en 2013, la sprinteuse nage « sans avoir de véritable objectif ». En dehors des entraînements, Joana aime regarder des vidéos de Camille Muffat, sa référence. « A sa disparition, j’ai été très touchée. C’est un peu à ce moment-là que je me suis dit qu’il était temps que je devienne moi-même ». Cinq mois après ce drame qui a laissé toute la famille de la natation tricolore groggy, la Francilienne s’illustre aux championnats de France des moins de 15 ans en s’adjugeant l’or des 50 et 100 m nage libre, l’argent sur 200 et 400 m nage libre et le bronze des 50 m brasse et 50 m papillon. « Ce fut un véritable déclic », se souvient-elle, « surtout, battre, disons, des nageuses plus âgées et plus expérimentées ». Depuis septembre 2018, la sprinteuse a rejoint l’INSEP où elle est montée à un entraînement biquotidien dans un groupe composé de sept garçons dont Yohann Ndoye-Brouard et Hugo Sagnes. « Comme je suis la seule fille, ils m’ont surnommée « Le Jo ». J’aime être avec eux, on s’amuse bien ». Etudiante en licence de bio-chimie/géo-sciences, la Stadiste dévore des livres « surtout du fantastique comme la série du Passe-Miroir. Ça me permet de m’évader, de penser à autre chose. C’est indispensable pour se ressourcer ».
Sophie Greuil
Joana Desbordes (KMSP/Stéphane Kempinaire).
JOANA DESBORDES
Née le 16 février 2000
A Drancy
Club : Stade Français Olympique Courbevoie
Entraîneurs : Michel Chrétien et Mathias Mercadal (Centre National INSEP)
Records personnels : 56’’25 sur 100 NL au meeting de Courbevoie en 2019 ; 2’01’’72 sur 200 NL au Golden Tour-Camille Muffat à Nice en 2019.