Du vendredi 15 au dimanche 17 février, la ville de Cayenne accueillera trois jours durant le meeting de Guyane Festi'Nat qualificatif pour les Carifta Games qui se tiendront à la Barbade du 20 au 23 avril. L'occasion pour la rédaction de Natation Magazine de consacrer un numéro spécial à la natation guyanaise (téléchargeable gratuitement ici) et de rencontrer quelques-uns des plus emblématiques nageurs de la région sud-américaine. A commencer par la sprinteuse de Canet Analia Pigree.
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Analia n’a que 11 ans lorsqu’elle participe au stage organisé par Malia Metella à Rémire-Montjoly, mais elle retire de ses échanges avec la première Guyanaise médaillée olympique de précieux enseignements. « Les sacrifices, le travail, la détermination, la confiance en soi », dont parle son idole pour résumer sa carrière vont faire écho chez la jeune nageuse du Cercle des Nageurs de Cayenne. Au point de vouloir très tôt imiter sa prestigieuse aînée et de proposer elle-même à son entourage de rejoindre la métropole après ses premiers podiums aux Carifta Games. « Avec le CNC, je m’entraînais une fois par jour, du lundi au vendredi ; deux fois par jour quand on était en stage. Je savais que si je voulais progresser, il me fallait partir. Guy (Chatenay, son entraîneur) a été content que je lui présente un projet ambitieux et comme il y avait déjà les garçons (Jean-Marc Délices et Kyllian Brenon, ses anciens coéquipiers au CNC) à Font-Romeu, je les ai rejoints », confirme la jeune fille aux cheveux tressés. Prête donc à quitter sa Guyane natale pour vivre l’aventure du haut niveau, Analia est, semble-t-il, moins préparée au climat. « Je suis arrivée en septembre et il a neigé en octobre. C’était la première fois que je voyais de la neige », explique dans un large sourire celle qui va également découvrir au Centre National d’Entraînement en Altitude les « joies » du ski de fond. « Je ne me casse plus la figure, mais ce n’est toujours pas ma spécialité », s’amuse la sprinteuse.
Si son adaptation a donc été plus compliquée que ce qu’elle avait imaginé, Analia n’en a pas moins rapidement fait son trou dans la cité montagnarde. Malgré le départ pour « la plaine » du trio Jean-Marc, Kyllian et Dorian, avec lesquels elle aimait parler créole et évoquer le savoureux bouillon d’awara, sa spécialité locale préférée, la Guyanaise est aujourd’hui parfaitement intégrée. « Super bien à l’internat » où elle partage une chambre « avec Marina (Jehl), une autre nageuse de Canet, une lutteuse et une pentathlète », elle en oublie presque parfois de donner des nouvelles à ses parents à quelques 7 000 kilomètres de là. Un papa ancien handballeur et une maman ancienne basketteuse, qui ont cependant pu constater par eux-mêmes les progrès de leur fille puisqu’ils étaient présents aux championnats de France 15 ans et moins en juillet 2016 à Amiens pour sa première finale A (sur 50 mètres dos) au niveau national. Finaliste B sur 50 m nage libre, mais chez les « Grandes » cette fois à Schiltigheim en mai 2017, l’élève de Terminale scientifique a désormais une raison supplémentaire de ne pas regretter son choix. C’est d’ailleurs ce qu’elle raconte à ceux qui sont restés au pays quand elle les retrouve, l’été venu.
J.-P. C.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
ANALIA PIGREE
Née le 31 juillet 2001 à Cayenne
Clubs : Cercle des Nageurs de Cayenne, puis Canet 66
Spécialités : « Quand ça va vite », avec une préférence pour le 50 m nage libre et le 50 m papillon