Médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Londres avec le relais 4x200 m nage libre, Mylène Lazare est aujourd’hui directrice de la piscine de Saint-Raphaël qui accueille les championnats de France 2020. Une édition particulière marquée par un contexte sanitaire qui a conduit les organisateurs à mettre en place un protocole exigeant mais nécessaire.
Les championnats de France ont finalement pu se tenir ce week-end. On imagine qu’ils n’ont pas été simples à organiser ?
On a attendu longtemps la validation officielle de la préfecture. À chaque organisation de championnats de France, il est important d’être minutieux et de penser à tout pour que l’ensemble des acteurs se sentent bien. Cette année, il convenait en plus d’être attentif au bon respect du protocole sanitaire. Cela a rajouté de l’enjeu à l’événement.
Comment as-tu réagi lorsque tu as appris que cette compétition pourrait se tenir ?
C’était évidemment une très bonne nouvelle mais aussi une très grande pression parce que nous avons eu peu de temps pour organiser cet événement et tout mettre en place. Nous avons eu peu de marge de manoeuvre.
Mylène Lazare, directrice de la piscine de Saint-Raphaël (Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire)
Si un protocole sanitaire précis doit être respecté, ces championnats de France restent malgré tout un moment important pour le monde de la natation tricolore.
Même si le contexte est forcément particulier, nous voulions donner l’impression que le bassin a été aménagé de la même manière que lors des précédents championnats de France. C’était important pour que les athlètes puissent parfaitement entrer dans leur compétition et ressentent cette montée d’adrénaline au moment de rejoindre le plot de départ.
D’autant qu’il y a déjà des enjeux importants.
Il y a des enjeux de qualification, il y a des titres à aller chercher et en même temps, c’est un retour à la compétition et certains athlètes doivent se poser des questions sur leur état de forme et la validation du travail effectué en cette période particulière. C’est aussi pour ça que nous voulions absolument répondre aux attentes sportives mais aussi aux attentes sanitaires.
Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire
Quelles sont-elles ?
C’est le huis clos dans un premier temps. C’est forcément particulier. Le gel hydroalcolique est mis à la disposition de tous, chacun a l’obligation de porter le masque, il y a un sens de circulation à respecter et une distanciation sociale entre les clubs. Cela a été un travail de fourmi pour prévoir un espace bien défini pour chaque club afin d’éviter qu’ils ne se croisent. D’une manière générale, l’objectif était de réduire le temps de déplacement des personnes présentes dans la piscine. Par exemple, la zone mixte où ont lieu les interviews se situent juste derrière la tribune de presse. Des personnes contrôlent en continu le respect des gestes barrières et surtout le port du masque. C’est très important d’être vigilant sur ce point.
La piscine dispose en plus d’un système de ventilation qui permet de réduire encore les risques de propagation.
On a un système de ventilation très performant. On a la chance d’avoir une piscine technique et un renouvellement d’air neuf par heure de 30%. Cela a forcément rassuré les décisionnaires au moment de valider la compétition. On est dans un environnement clos mais avec ce système, cela peut limiter la propagation éventuelle du virus.
Recueilli par J. C.