C’est bien l’histoire avec un grand H que Florian Bruzzo et ses hommes ont écrit ce soir. L’histoire d’un water-polo tricolore qui courrait depuis 24 ans après une qualification olympique. Un temps que les moins de 20 ans et même Billy Noyon et Enzo Khasz, pas encore nés quand leurs glorieux aînés s’illustraient à Barcelone, ne peuvent pas connaître.
Mais ils l’ont fait. ! Dans la douleur et dans la difficulté… pendant une semaine. A l’image de cette victoire décisive décrochée contre la Russie à 5 secondes du coup de sifflet final. Mais aussi et surtout dans un immense bonheur… à l’issue de la séance de tirs aux buts qui a conclu ce France – Pays-Bas au scénario juste incroyable.
Un scénario qui a – on serait tenté de dire comme d’habitude - débuté de la plus mauvaise des façons. Avec deux buts de Gielen et Lucas avant que Thibaut Simon, en « vieux guerrier », ne débloque enfin le compteur des Tricolores (4ème minute) et lance la folle course-poursuite dont on ne connaîtra l’issue que bien plus tard.
Toujours menés au score en milieu de 4ème période, les « Bleus » doivent en effet attendre la 29ème minute et un nouveau but de Thibaut Simon pour égaliser… pour la première fois de la partie. Deux minutes plus tard, Alexandre Camarasa, en pointe, donne l’avantage aux « Bleus », là-aussi pour la toute première fois de la rencontre. Et… la dernière puisque Lindhout égalise pour les Pays-Bas trente secondes plus tard alors que le chrono affiche seulement 1’13’’.
Malgré l’exclusion de Van der Horst et une ultime période de supériorité numérique pour les Tricolores, plus rien ne sera marqué d’un côté comme de l’autre, le score en restant à 8 à 8 à l’issue des 32 minutes de jeu.
D’incroyable, le scénario devient dès lors insoutenable. Surtout quand Mathieu Peisson, premier tireur français à se présenter pour l’épreuve des tirs aux buts, ne parvient pas à tirer son penalty laissant les Nséerlandais creuser un mini-break d’entrée.
C’est alors que Rémi Garsau, le portier des « Bleus », entre en scène. D’abord en stoppant le tir de Gielen (deuxième pénalty) puis en récidivant face au capitaine batave, Roland Spijker dans le dernier face-à-face. Ne restait plus (si l’on peut dire) à Mehdi Marzouki qu’à transformer son tir au but… Ce que le Noiséen aujourd’hui joueur au Spandau Berlin… faisait !
L’immense moment de bonheur de toute l’équipe de France, de son staff et de ses supporters ne laissait aucun doute : le rêve était devenu réalité !
Texte : Jean-Pierre Chafe/ Photos : Michel Dumergue
France : 12 – Pays-Bas : 11
Score par période : 1-3, 2-1, 2-2, 3-2, 4-3 (tirs aux buts)
Rémi Garsau, Rémi Saudadier , Igor Kovacevic , Romain Blary , Enzo Khasz, Thibault Simon 1, Ugo Crousillat , Michal Izdinsky , Mehdi Marzouki , Mathieu Peisson, Petar Tomasevic, Alexandre Camarasa , Billy Noyon.