En récoltant huit médailles aux championnats du monde de Budapest (deux médailles d’or, trois d’argent et trois de bronze, ndlr), l’équipe de France de natation a renoué avec ses standards d’antan et un niveau de performance qui doit lui permettre d’aborder la préparation des Jeux olympiques de Paris dans des conditions optimales. Bilan de la compétition hongroise en compagnie de Jacco Verhaeren, Directeur des équipes de France.
Vous attendiez-vous à vivre une semaine aussi fructueuse ?
Il est toujours difficile d’attendre ou de prédire des médailles. Ce qu’il y a de sûr, c’est que nous n’en espérions pas autant (sourire)… Ce que nous voulions avant tout, c’est que nos athlètes se confrontent à l’élite internationale et qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes dans un contexte hautement concurrentiel.
Quel est le secret de cette moisson hongroise ?
Le secret, c’est qu’il n’y a pas de secret (sourire)… Ces résultats n’ont pas été bâtis en quelques mois. Ils sont le fruit d’un long travail. Le Directeur technique national Julien Issoulié et Richard Martinez ont mis en place de solides fondations pour permettre au staff et aux nageurs tricolores de s’exprimer dans les meilleures conditions. J’ajouterais que le collectif national a très bien vécu ensemble cette année. L’ambiance est bonne, le travail sérieux et les athlètes extrêmement motivés et talentueux. Nous allons tous dans la même direction !
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Il est malgré tout important de rappeler que certains nageurs étrangers de renom n’étaient pas engagés à Budapest (notamment les nageurs anglo-saxons qui avaient fait le choix de privilégier les Jeux du Commonwealth, Birmingham du 28 juillet-8 août, ndlr) et qu’il manquait également la délégation russe...
Bien sûr ! Chaque championnat du monde ou championnat d’Europe a sa propre vérité. C’est celle d’un moment. Elle est unique. Cette année, il faut le reconnaître, tous les nageurs potentiellement médaillables n’étaient pas présents à Budapest pour différentes raisons. Mais une médaille reste une médaille. C’est une récompense qui donne de l’allant et de l’élan au groupe. Il faut célébrer chaque distinction car ce n’est pas si fréquent et cela récompense beaucoup d’investissement, mais il importe de se projeter sur la suite sans tarder.
Quel impact ont eu les performances de Léon Marchand (champion du monde des 200 et 400 m 4 nages et vice-champion du monde du 200 m papillon, ndlr) sur le reste de l’équipe de France ? Peut-on parler d’un déclic ?
Je dirais d’abord qu’il n’est pas le seul à avoir remporté des médailles en Hongrie. Et c’est une bonne chose, pour lui comme pour le collectif. Cela montre que tout le monde est impliqué, que nos nageurs sont performants et cela contribue à créer une dynamique de résultats. Dans la perspective des Jeux de Paris, cela nous offrira plusieurs opportunités de finales et de podiums.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
On a le sentiment que Bob Bowman et vous, de par votre culture anglo-saxonne et vos nombreuses expériences à travers le monde, avaient apporté un nouvel état d’esprit à l’équipe de France.
Je crois que nous avons surtout apporté un regard neuf sur le fonctionnement de l’équipe et la manière dont est organisé le collectif. Nous respectons tous les deux la culture française et l’histoire de la natation tricolore, mais nous n’y sommes pas liés affectivement. Cette distance nous permet de rester objectif et de prendre les bonnes décisions en restant aussi pragmatiques que possible.
Pensez-vous parvenir à maintenir cette dynamique de performance aux championnats d’Europe de Rome (11-21 août) ?
Nous l’espérons ! Les bases sont posées. Il faudra corriger certains détails, améliorer les choses, c’est le propre du haut niveau et des grands rendez-vous internationaux, mais si nous voulons performer en Italie, il faudra tout mettre en œuvre pour pérenniser cette dynamique de performance.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Plus précisément, quel est l’impact de Bob Bowman sur les résultats de l’équipe de France aux Mondiaux de Budapest ?
Bob est l’un des plus grands entraîneurs du monde. Il a travaillé avec les plus grands champions et remporté une quantité considérable de médailles et de titres. Il dispose d’une expérience colossale et le plus important, c’est qu’il n’hésite pas à la partager, à faire part à d’autres entraîneurs de ce qu’il a appris tout au long de sa carrière.
A Budapest, Adrien Cadot