Il y a les bonnes et il y a les mauvaises soirées. Il y a celles où tout s’enchaîne sans accrocs et les autres, au cours desquelles rien ne se passe comme prévu. La seconde session de finales des championnats de France de Saint-Raphaël (10-13 décembre) n’a pas répondu aux attentes de Maxime Grousset. Loin de là. La valeur montante du sprint tricolore s’est contenté de la troisième place du 50 m nage libre dans le sillage de Florent Manaudou et Clément Mignon alors qu'il espérait bien plus. Plus décevant encore, l'élève de Michel Chrétien n’a pas réussi à descendre sous les 21 secondes pour approcher le temps de qualification olympique (21’’80). Frustrant.
Que faut-il retenir de cette finale ?
Je suis un peu dégouté ! J’espérais nager beaucoup plus vite. Là, je suis passé au travers de ma finale. Je n’ai rien senti. Tout s’est quasiment déroulé dans la douleur. Je n’avais pas de fluidité, pas d’appuis… En fait, c’était assez désagréable !
Alors que l’objectif, c’était évidemment les 21’’80 synonymes de préqualification pour les Jeux de Tokyo ?
Oui, évidemment ! Bon, clairement, à l’issue de cette finale, je me rends compte que je n’y suis pas. Voilà, c’est frustrant ! Il va falloir rebondir et dépasser ce sentiment.
Comment expliques-tu ce déficit de sensations, d’appuis et de fluidité ?
Je pense que c’est lié au manque de compétition. Pendant dix mois, nous n’avons fait que nous entraîner. Ce n’est pas évident de revenir à son niveau de performance comme ça, du jour au lendemain. Ce qui est dommage, c’est que j’étais persuadé d’avoir ce chrono dans les bras.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
L’avantage des nouveaux critères de sélection, c’est qu’ils sont réalisables jusqu’au 21 mars 2021. Ça te laisse donc un peu de temps pour rebondir, comme tu le dis.
Oui, sauf que j’étais préparé pour les championnats de France de Saint-Raphaël alors que je ne suis pas certain de lever le pied dans les prochains mois pour aborder les meetings du Golden Tour ou d’autres compétitions.
As-tu le sentiment d’avoir manqué une occasion ?
C’est sûr que ça aurait simplifié la planification de la suite de la saison. Cependant, je n’oublie pas qu’il n’y a qu’une place d'ouverte jusqu'au 21 mars prochain. Florent (Manaudou) aurait sans doute été devant quoi qu’il se passe. Non, c’est surtout une déception personnelle. Je n’ai pas répondu aux attentes que j’avais placé dans cette finale. J'avais envie de ressentir des sensations et ça n'a pas été le cas !
Nager contre Florent, c’est motivant ou inhibant ?
Non, nager contre les meilleurs, ça tire vers le haut ! Je ne nourris aucun complexe d’infériorité. Au contraire, j’ai envie d’aller l’accrocher. Pas question de rester derrière lui toute ma vie (sourire)…
Recueilli à Saint-Raphaël par A. C.