La semaine dernière à Saint-Raphaël, à l’occasion des championnats de France de natation, nous avons rencontré Estelle Denis, présente pour encourager sa fille Victoire, 14 ans, engagée sur 50 et 100 m brasse. L’animatrice de L’équipe d’Estelle sur la chaîne L’Équipe est ainsi revenue sur ce sport qu’elle découvre, les efforts fournis par les nageurs, mais a également évoqué son actualité et la coupe du monde de football en Russie qui approche (14 juin-15 juillet).
Appréciez-vous l’ambiance chlorée et les bords des bassins ?
Pour être tout à fait honnête, c’est un milieu que j’ai découvert en suivant ma fille, parce que personnellement je ne nage pas régulièrement. Je n’aime pas vraiment l’odeur de la piscine et je trouve qu’il y fait trop chaud. Je suis plutôt une terrienne. Mais j’ai appris à m’y faire et je trouve ça formidable. Surtout l’hiver (rires).
Pourquoi Victoire a-t-elle décidé de se mettre à la natation ?
Je n’en sais rien, c’est un mystère ! Elle a appris à nager lorsqu'elle était toute petite et elle a très vite adoré. Il y avait une piscine à côté de la maison et on l’a inscrite. Si elle m’avait dit qu’elle voulait pratiquer l’haltérophilie, ça aurait été la même chose. Nous ne l’avons jamais orientée vers telle ou telle discipline. Maintenant, je prends énormément de plaisir à regarder la natation et à suivre toutes ces compétitions.
Qu’est-ce qui vous plait dans cette discipline ?
Dans le sport, je suis très admirative devant le dépassement de soi. J’adore le cyclisme parce que je trouve les efforts absolument surhumains quand je regarde une étape de montagne notamment. Et c’est pareil en natation. Quand on voit toute l’implication que cela nécessite et les kilomètres qu’ils enchaînent à l’entraînement pour une reconnaissance qui est très faible, c’est assez impressionnant. Ce n’est pas mon sport donc je me demande comment on peut faire pour ne pas s’ennuyer. Quand je fais 500 m, j’ai l’impression de voir des carreaux partout et de jouer à Tétris tellement je n’arrive pas à enchaîner les longeurs. Mais je pense que ça demande une structure d’esprit un peu différente.
Et puis ce sont des heures d’entraînement pour gagner parfois un petit centième.
J’ai pratiqué l’athlétisme et c’est à peu près la même problématique. C’est assez marrant de se dire que nous avons pris l’avion et réservé une chambre d’hôtel à Saint-Raphaël pour grosso modo 33 ou 34 secondes. SI nous étions les parents d’Usain Bolt on le ferait pour 9 ou 10 secondes donc on n’est pas si mal loti finalement !
Vous êtes-vous familiarisée avec l’aspect technique de la natation ?
J’adore les maths et c’est un sport qui me permet de travailler cet aspect-là. Je regarde les chronos, les temps de réaction, les progressions des nageurs. Je suis vraiment férue de statistiques. C’est un sport où l’on peut recueillir pas mal d’informations.
En tant que présentatrice d’une émission sportive, comment jugez-vous la médiatisation de la natation ?
J’aimerais bien parler davantage de natation dans mon émission. J’essaie d’ailleurs d’inviter Charlotte Bonnet et j’espère qu’elle va venir nous voir très prochainement. Nous avons connu une période extrêmement faste avec des nageurs qui étaient vraiment des stars. Aujourd’hui, la natation tricolore est en reconstruction. Charlotte Bonnet est en train de réaliser des choses extraordinaires et je suis vraiment contente pour elle parce que j’espère qu’elle réussira à assouvir ses ambitions et décrocher un titre mondial ou olympique. Je pense que la natation a besoin d’avoir une figure de proue à laquelle il est possible de s’identifier et qui va donner envie aux enfants de s’inscrire à la natation. C’est ce qui manque aujourd’hui dans le tennis français.
Estelle Denis présente L'Équipe d'Estelle sur la chaîne L'Équipe depuis le début de la saison (Photo: Stéphane Grangier/L'Équipe)
Pensez-vous que Charlotte notamment peut jouer ce rôle ?
J’espère que Charlotte Bonnet pourra être ce chef de file. C’est important pour que nous, en tant que média, nous parlons davantage de la natation. C’est un cercle vertueux. Il nous faut des stars pour en parler, mais les sportifs deviennent des stars parce que nous les mettons en avant. Laure a fait la Une de Paris Match et ça dépassait le cadre du sport. Aujourd’hui dans le sport français en général, il n’y a plus beaucoup d’immenses stars, notamment chez les filles. Charlotte a tout pour y arriver. Je l’adore et je la trouve formidable.
Votre émission va-t-elle continuer l’année prochaine ?
La saison prochaine nous repartirons avec L’équipe d’Estelle, même heure, même équipe. Pendant la coupe du monde de football, nous allons mettre en place un dispositif spécial notamment le jour des matches de l’équipe de France. On sera beaucoup là en amont, pendant la mi-temps et pour débriefer à l’issue de la rencontre. Des émissions se succéderont tout au long de la journée.
Est-ce toujours un moment stressant dans une carrière de journaliste de couvrir un tel événement ?
Ce sera ma quatrième coupe du monde et c’est toujours un moment important dans une carrière de journaliste. Mais il n’y aura pas plus de pression que tout le reste de l’année. Nous sommes portés par l’événement et par ce qu’il va se passer sur le terrain. Forcément nous serons peut-être davantage regardés mais tout sera dicté par la compétition. J’espère que les Bleus iront le plus loin possible.
Justement, pensez-vous les Bleus capables de s’imposer ?
Je l’aimerais. C’est évidemment un pronostic de cœur mais je suis davantage quelqu’un qui fonctionne comme ça. Nous avons une jeune équipe et ça peut être un atout formidable et apporter ce grain de folie qui pourra nous permettre d’aller au bout ou au contraire un désavantage parce que dans les moments importants, l’expérience est primordiale.
Quel est votre favori ?
Je vois bien l’Espagne et le Brésil aller très loin. Ce sont deux très grandes équipes et forcément je pense que ce sont les deux grands favoris de cette compétition.
Recueilli à Saint-Raphaël par J. C.