Champion de France du 200 m brasse (2'06''34, son record personnel), après une médaille d’argent obtenue sur le 100 m 4 nages hier, le Marseillais Jean Dencausse réalise d’excellents championnats de France. Alors qu’il effectue sa dernière année à Marseille avant de s’envoler aux États-Unis, où il va intégrer l’équipe des Queens de Charlotte, le brasseur tricolore nage avec l’esprit libéré.
Tu améliores ton record personnel sur ce 200 m brasse. Est-ce la satisfaction qui prime ?
Je suis très satisfait, même s’il y a une petite frustration parce que je pense pouvoir mieux gérer mon 200 m. C’était mon premier à cette allure cette saison et c’est logique de faire des petites fautes. Je suis content parce que je suis en bonne forme et je me sens capable de descendre encore le chrono.
Quelles sont les fautes auxquelles tu fais référence ?
Je passe vite au premier 100 m, mais je pêche dans la deuxième partie de course, notamment sur le troisième 50 m. Je me suis un peu endormi et j’aurais pu mieux revenir, mais ce sera pour la prochaine fois.
As-tu été aidé par la concurrence de Jérémy Desplanches et Thibaut Capitaine, qui étaient en embuscade ?
J’ai vu que Jérémy (Desplanches) n’était pas très loin. Je ne voyais pas Thibaut (Capitaine) parce que je regardais davantage à gauche, mais leur concurrence m’a aidé et c’était une super finale, je me suis régalé.
Jean Dencausse à l'occasion des championnats de France de Montpellier. (Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire)
Après la médaille d’argent hier sur le 100 m 4 nages, te voilà champion de France du 200 m brasse. Ce sont d’excellents championnats pour toi.
C’est un bon début de championnat, mais ce n’est pas fini. J’espère obtenir un bon résultat sur le 100 m brasse demain. Il y aura Théo Bussière et Matthias Loth avec qui je m’entraîne à Marseille et ce serait chouette de réaliser le triplé.
Tu es souvent performant lors des championnats de France en petit bassin. Est-ce un format qui te convient ?
Ça me convient bien et c’est de bon augure pour mon aventure américaine que je vais débuter en septembre prochain, parce qu’en bassin de 25 yards, je pense pouvoir m’amuser.
Pourquoi as-tu pris la décision de partir aux États-Unis ?
Au départ, je voulais partir en janvier, mais ça ne s’est pas fait et je vais donc terminer l’année à Marseille avant de m’envoler à Charlotte. C’est quelque chose qui me travaillait depuis longtemps et j’ai senti que c’était le bon moment. Je vais pouvoir découvrir autre chose et poursuivre mes études de Business.
(Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire)
Connais-tu des nageurs dans le groupe que tu vas rejoindre ?
Je vais rejoindre un groupe assez étoffé et je vais notamment retrouver Paul Pijulet et d’autres Français.
L’objectif de l’année est donc d’intégrer l’équipe de France pour les Euro de Glasgow avant de partir aux États-Unis ?
Pour cette dernière année au Cercle, j’ai l’esprit libéré. Je me sens bien et les entraînements sont encourageants. J’espère intégrer l’équipe de France pour les championnats d’Europe de Glasgow cet été (3-12 août 2017). Je suis très confiant.
Combien d’années pars-tu à Charlotte ?
Je pars jusqu’en 2022 pour finir mes études de Business et je reviendrai deux ans avant les Jeux de Paris pour bien préparer cette échéance.
Jean Dencausse avec le bonnet tricolore à l'occasion des championnats du monde petit bassin de Windsor l'année dernière. (Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire).
As-tu déjà des contacts avec tes futurs entraîneurs américains ?
Oui, je leur communique mes temps et ils trouvent ça assez positif, mais il reste encore du travail.
Après avoir battu toutes les meilleures performances françaises 17 ans à Dijon en 2013, tu es passé par des moments compliqués. Te sens-tu désormais pleinement libéré ?
Depuis mon arrivée à Marseille, je progresse. Ça ne se voit peut-être pas toujours sur les chronos, mais j’ai beaucoup appris et je travaille très dur au quotidien. C’est vrai que j’ai pris quelques claques, mais ça m’a permis de grandir et je continue à progresser au sein de ce club. Si maintenant il y a une répercussion sur mes temps en compétition, c’est tout bénéf’.
Au regard de tes performances de la semaine, n’y a-t-il pas une certaine frustration de ne pas défendre tes chances aux Euro de Copenhague (13-17 décembre) en petit bassin ?
Il y a forcément un peu de frustration, mais c’est aussi pour ça que j’ai à cœur de nager vite. C’est une manière de leur dire : « OK, vous partez sans moi, mais je suis toujours présent et il ne faut pas m’oublier. » J’espère que je partirais avec eux la prochaine fois.
(Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire)
Que vas-tu faire dans les semaines qui arrivent ?
Je vais disputer les championnats du monde militaire en grand bassin à Rio début décembre. Je suis sur une bonne forme et j’espère rester sur cette lancée et concrétiser de bons chronos en bassin de 50 m.
Recueilli à Montpellier par J. C.