Huitième de la finale du 400 m nage libre des Jeux Olympiques de Rio (3’49’’07), sa première à ce niveau, Jordan Pothain était forcément déçu de n’avoir pu reproduire sa performance matinale. Mais le Grenoblois se projette déjà sur les prochains JO de Tokyo, où il espère pouvoir prétendre à une médaille olympique.
Jordan, il n’y avait plus d’essence dans le moteur.
Ça n’a pas répondu comme je le souhaitais. Je suis déçu du résultat, forcément. Après, c’est un petit peu de négatif pour tellement de positif. Cette journée a été incroyable pour moi. Me qualifier pour la finale olympique était un rêve. C’était un moment extraordinaire. Ça me donne plein d’ambitions pour la suite. J’ai déjà envie de rebondir et de penser à plus tard. J’ai les Jeux de Tokyo en 2020 dans un coin de ma tête. Dans quatre ans, je n’aurai pas simplement l’ambition de rejoindre la finale, mais de monter sur le podium. Ce sont des choses que je vais pouvoir construire avec beaucoup de travail et de l’expérience internationale. Ça reste ma deuxième compétition internationale et ma première épreuve en individuel. Je vais vraiment rester sur le positif et essayer de savourer la magie des Jeux. Il faut que je me remobilise rapidement pour le relais 4x200 m.
Comment as-tu vécu les cinq heures qui ont séparé ta qualification de la finale ?
Je n’ai pas vraiment réussi à digérer ma performance du matin. Cette qualification était à la fois une surprise et un objectif réel. J’étais partagé entre le fait de savourer ce moment et l’obligation de rester mobilisé. Je n’ai même pas réussi à dormir. J’ai beaucoup cogité. Mais finalement ça a été une très belle journée. Je vais essayer de m’en servir pour la suite.
Que vous êtes vous dit avec ton entraîneur ?
Quand je prends part à une finale, c’est forcément pour aller chercher quelque chose. Je partais en outsider, mais j’aurais aimé grappiller quelques centièmes par rapport à ce matin. Finalement, j’en suis très loin. Avec Guy (La Rocca, son entraîneur, ndlr), nous étions tous les deux très fiers de cette réussite parce qu’on sait d’où l’on vient et il y a beaucoup de travail derrière.
Tu es deuxième au 200 m. Que s’est-il passé à ce moment-là ?
Je pensais être dans la course mais lorsqu’il y a eu une relance aux 200 mètres, ça n’a pas du tout répondu. A partir de là, c’était compliqué. J’ai malgré tout essayé de rester concentré et de repartir avec mes armes. Mais finalement je suis très loin de la tête de course.
Cette performance est malgré tout encourageante en vue du relais 4x200 m.
On va devoir tous être performants. Je ne doutais pas de ma forme. J’ai effectué un travail en amont qui me confortait sur ma condition alors que j’étais en période de fatigue. Avec l’affûtage, je savais que de belles choses pouvaient arriver. Je suis confiant pour la suite et j’espère que j’ai donné un peu d’énergie positive à mes coéquipiers.
Une chambre d’appel des Jeux Olympiques, est-ce vraiment différent ?
J’ai pu me préparer à ces confrontations sur les meetings internationaux et notamment le Golden Tour. Je me suis déjà frotté plusieurs fois à une telle concurrence. Mais c’est vrai que cette fois c’était différent parce qu’on jouait un titre olympique, quelque chose de magnifique. Me retrouver parmi les huit meilleurs mondiaux à ce moment-là, c’est incroyable. J’ai surtout essayé d’être acteur et pas spectateur. Je me suis présenté avec mes armes. Peut-être qu’elles étaient moins importantes que celles de mes concurrents, mais je vais travailler pour essayer de combler ce retard.
Recueilli à Rio par J. C.