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Joseph Britto est une figure emblématique du water-polo Sétois. Autrefois aux Dauphins de Sète, c'est tout naturellement qu'il a poursuivi au Sète Natation Entente Dauphins Dockers (Sète Natation EDD) lors de sa création il y a quatre ans. Cette entente, comme l'indique son nom a réuni les deux clubs de la ville en un seul. Entraîneur depuis le départ de l'Espagnol Ruben Rodriguez, il a décidé de céder sa place sur le banc Sétois à la fin de la saison. Merci à lui de nous avoir accordé un peu de temps pour répondre à nos questions.

Nous avons appris que vous alliez quitter votre poste d'entraîneur du groupe Pro A. Quel est votre plus beau souvenir sur le banc Sétois ?

Joseph BRITTO : Difficile d'évoquer un point particulier pour en dire qu'il est le meilleur souvenir ! Les souvenirs se font au jour le jour, se vivent d'abord, et prennent leur place dans la mémoire. Bien sûr, lorsque la victoire (à chaque fois arrachée juste à la fin) vient souligner un de ces moments, elle le met en relief et le fait de briller bien au-dessus des autres... Mais les nombreuses fois, où l'engouement, le partage, la solidarité, le sourire, l'envie, la détermination, la compréhension, l'énergie, la saine relation humaine, ont été de mise, resteront, ensemble, mon plus beau souvenir...

L'équipe Sétoise après sa victoire face à Douai le 25 Novembre dernier (Crédits Photo : Sète Natation EDD)

Avez-vous une idée de qui va vous remplacer ? Allez-vous vous même rester au club ? Si non, quels sont vos projets professionnels ?

JB : Je sais que quelques candidatures ont été déposées au club et que ce dernier les examine avec le plus grand intérêt. De là à dire ou simplement pronostiquer qui sera l'élu, je ne m'y risquerais pas !  Il y a des logiques, il y a des contraintes, il y aura sûrement des ajustements ou des concessions à mettre en branle des deux côtés – cela s'appelle « Mettre de l'eau dans son vin ! » Je n'ai pas l'intention de quitter le club pour autant, même si un peu de repos... Je compte faire valoir mes droits à la retraite courant 2019. Puis, nous verrons !

C'est la saison la plus difficile que votre club ait connu depuis bien longtemps. Qu'est-ce qu'il a manqué selon vous au SNEDD pour se hisser dans la première moitié du classement ?

JB : Tout d'abord, s'agissant du SNEDD (qui vient d'abandonner son EDD pour se recentrer sur Sète Natation, soit SN) le terme ''longtemps'' fait un peu sourire, puisque son histoire se résout à 4 années ; 4 années où il a dû faire face ! Faire face à un « accouchement dans la douleur pour l'humain » qui lui a fait perdre des cadres de valeur ; faire face à une transformation structurelle interne l'obligeant à changer de géométrie pour passer à la gestion de 3 disciplines et à plus de 1700 membres ; faire face pour palier la perte d'image intime (celle qui permet à chacun de se sentir porté par quelque chose qui le dépasse), mais aussi d'image externe à conquérir ; faire face pour rétablir une situation financière pour le moins délicate, et qui a conduit, entre autre, à une saignée dans l'effectif ; faire face, donc, au départ de joueurs clefs, notamment de l'axe de jeu, et reconstruire une équipe ; faire face pour jouer depuis 4 ans, hors de sa base et de son public, et dans des conditions bien différentes de celles de l'entrainement ; faire face pour combattre la lassitude qui gagne le mental des différents acteurs... Je ne sais pas si on peut dire qu'il s'agit là de la plus mauvaise saison, mais sur tous ces points nous avons avancé positivement ; demain sera meilleur ! Sportivement ce fut difficile, vous avez raison de le souligner, mais à quoi ça rime de perdre contre des équipes avec 5, 6 ou 7 étrangers dans l'eau ?

Le club de Sète (les anciens Dauphins) a été, par le passé, un des plus grands clubs formateurs français. Plusieurs internationaux actuels viennent du club (Enzo Khasz et Mathieu Peisson ont d'ailleurs fait les derniers JO). À la fin des années 90 et au début des années 2000, vous avez également remporté de nombreux titres nationaux. Aujourd'hui, votre équipe U17 est en poule Honneur. Quels en sont, selon vous, les raisons ? Un "trou" de génération ?

JB : Nos jeunes aussi subissent les ondes de choc de la situation d'ensemble, mais les autres travaillent mieux que dans les années 2000 et c'est tant mieux pour notre Water-Polo !
L'équipe PRO a encore joué cette année avec 10 joueurs formés au club, dont 5 de 21 à 16 ans. Puis les générations sont ce qu'elles sont ; mais des petits arrivent...

Mathieu PEISSON et Enzo KHASZ ont tous les deux été formés à Sète (Crédit Photo : Dicodusport)
 

Quels sont les ambitions du club pour la saison prochaine en Pro A ?

JB : Acheter 13 étrangers et finir premier ! Non, je plaisante ! Renforcer notre axe, s'appuyer encore d'avantage sur notre jeunesse, et assurer un play-off bas pour peu que notre fédération s'emploie à donner un peu plus de corps au championnat...

Et chez les jeunes ?

JB : Revenir à un championnat croisé avec PACA pour se préparer et revivre un Water-Polo performant ; puis voir !

On parlait beaucoup d'une nouvelle piscine à Sète. Est-ce toujours d'actualité ?

Continuez d'en parler, parce qu'elle arrive ! Septembre 2019...

France Water-Polo

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