Julie Fabre, entraîneur de l’équipe de France de natation artistique, a débuté cette nouvelle saison avec de nombreux objectifs en ligne de mire. Les nouvelles chorégraphies des épreuves techniques, le circuit des World Séries, la composition du duo olympique, les championnats d’Europe de Glasgow (3-12 août), mais aussi les Jeux Olympiques de Paris qui sont déjà dans toutes les têtes.
Quels vont être les principaux objectifs de la saison ?
Nos règlements et nos éléments techniques ont changé. Ça implique de créer de nouvelles chorégraphies sur les programmes techniques et ça va rythmer notre première partie de saison, jusqu’au mois de décembre. Tout cela a une répercussion sur les juniors qui s’entraînent à l’INSEP parce qu’il n’y a plus de figures imposées mais un programme technique à réaliser. Quant aux programmes libres, nous allons conserver nos chorégraphies de l’année dernière car il est difficile de tout changer la même année. L’objectif de cette saison est vraiment d’être au niveau sur les épreuves techniques qui vont être plus relevées que par le passé.
Les nageuses tricolores vont donc participer à l’ensemble des épreuves aux Euro de Glasgow.
L’année dernière nous n’avions pas d’équipe technique et il était important d’en constituer une pour prendre part à l’ensemble des épreuves. Cette année, nous allons également présenter l’épreuve du « Highlights » qui est basée sur les portées parce que nous avons encore du travail dans ce domaine et préparer une telle chorégraphie ne pourra que nous permettre de progresser. Et même si ce n’est pas au programme des championnats d’Europe, c’est une nouveauté et un joli challenge.
L'équipe de France de natation artistique à l'occasion des Mondiaux de Budapest l'été dernier. (Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire)
D’autant qu’il y a eu des progrès dans ce domaine l’année passée.
C’est encourageant, mais pas suffisant. On ne progresse pas assez vite pour aller taquiner les équipes qui sont devant nous dans ce domaine.
Est-ce une épreuve que vous allez présenter à l’Open de France de natation artistique (9-11 mars 2018 à Montreuil) ?
Le but est de le présenter sur toutes les compétitions auxquelles nous allons participer cette année, sachant que mon souhait est que l’on puisse valider le tournoi des World Séries en prenant part à quatre étapes. L’objectif est de disputer le Japan Open, ainsi que l’Open du Canada et des USA en plus de l’Open de France.
(Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire)
Quelle place occupent les championnats d’Europe de Glasgow dans la construction de l’olympiade ?
Cette année, deux duos tricolore sont en concurrence et il est probable que la nouvelle paire olympique soit choisie cette saison. Si une paire se décroche, le duo qui se présentera aux Euro cet été devrait être celui qui ira à Tokyo en 2020.
Et pour l’équipe ?
Nous nous projetons davantage sur sept ans et les Jeux Olympiques de Paris. Il est important de construire dès maintenant de la performance pour briller en 2024. La plupart des filles du groupe sont jeunes et souhaitent s’engager jusqu’aux JO de Paris. Nous sommes vraiment sur du long terme et nous avons le temps de travailler. Glasgow n’est qu’une étape.
(Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire)
As-tu senti un changement chez les jeunes nageuses du groupe au moment de l’attribution officielle des Jeux Olympiques de 2024 à Paris ?
Il y a eu la confirmation d’un but à atteindre qui est parfaitement palpable. Depuis que je suis entraîneur, je n’ai jamais eu un collectif de nageuses qui étaient capables de s’engager sur sept ans. Nous n’avons jamais pu nous projeter plus loin qu’une olympiade. Aujourd’hui, nous avons un noyau dur qui souhaite aller à Paris. Elles rêvent des Jeux et elles ont la chance d’y être qualifiées d’office. Elles vont tout faire pour y performer.
Est-ce une chance d’avoir tout ce temps pour préparer cette échéance avec le même groupe ?
Si on avait eu une équipe de nageuses de 23 ou 24 ans, je ne suis pas certaine qu’elles auraient décidé de s’engager encore sept ans. Notre groupe actuel a de la marge et toutes les filles ont la capacité de se projeter sur cet événement. Ça permet de créer une émulation sur du long terme et c’est forcément bénéfique.
Recueilli à l’INSEP par J. C.