Près d’un mois après l’étape niçoise du FFN Golden Tour-Camille Muffat (4-6 février) et à un mois des championnats de France de Limoges (5-10 avril), qualificatifs pour les Mondiaux de Budapest (18 juin-3 juillet) et les championnats d’Europe de Rome (10-21 août), le prestigieux Cercle des Nageurs de Marseille a accueilli la seconde étape du meeting fédéral du vendredi 4 au dimanche 6 mars. L’occasion pour l’élite de la natation tricolore de se frotter à une concurrence internationale et pour le Directeur technique national Julien Issoulié et son staff d’opérer une revue d’effectif avant le rendez-vous limougeaud.
Qu’attendiez-vous des nageurs tricolores lors de cette seconde étape du FFN Golden Tour-Camille Muffat ?
Il s’agissait d’un meeting international qui devait permettre à l’ensemble de notre élite de s’étalonner face à des nageurs habitués aux joutes mondiales. Après un hiver consacré au foncier durant lequel nombre de nos athlètes sont partis en stage, il était important de renouer avec la compétition…
Dans la perspective des championnats de France de Limoges (5-10 avril), qualificatifs pour les Mondiaux de Budapest et les Euro de Rome ?
Oui, ce sera le rendez-vous national de la saison, mais je crois aussi qu’après les deux années que nous venons de vivre, ça a fait du bien à tous les acteurs de la natation tricolore de se retrouver dans un cadre aussi beau que celui du Cercle des Nageurs de Marseille.
Le DTN Julien Issoulié en compagnie de Denis Auguin, en charge de la relève (Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire).
Qu’en est-il de la relève, à présent ?
Nos jeunes ont besoin de se confronter à ce qui se fait de mieux, d’emmagasiner de l’expérience et du vécu, mais surtout de démystifier certains paliers et certains adversaires.
Qu’entendez-vous par là ?
La présence du Britannique Adam Peaty, par exemple, à Marseille, ce n’est pas anecdotique. Peaty est quand même multiple champion olympique et multiple champion du monde. C’est une tête d’affiche mondiale de la discipline. La prochaine fois que nos jeunes le croiseront sur une compétition internationale, ils ne seront pas impressionnés ou déstabilisés parce qu’ils auront déjà eu l’occasion de le côtoyer. Il en va d’ailleurs de même avec nos meilleurs internationaux. L’espace de trois jours, ils ont été au contact de Florent Manaudou, Marie Wattel ou Charlotte Bonnet. Ils observent, ils s’imprègnent et progressivement ils se projettent vers le haut niveau.
Florent Manaudou (Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire).
Avez-vous pris le temps d’évoquer avec les entraîneurs français et les athlètes tricolores les multiples changements de calendrier qui ont quelque peu bousculé le début d’année ?
Oui, bien sûr, nous en avons beaucoup parlé ces dernières semaines, de visu ou en visio, puisque c’est quelque chose s’est imposé depuis les confinements et qui nous permet d’être régulièrement en contact. La plupart de nos entraîneurs ont envie de prendre part aux Mondiaux de Budapest et aux Euro de Rome. Pour l’instant, rien n’est décidé, mais il y a quelques interrogations concernant les plus jeunes.
Lesquelles ?
On est en droit de se demander s’il est intéressant pour un jeune nageur de disputer des Mondiaux seniors ou s’il n’est pas préférable de prendre part à des Mondiaux juniors pour y décrocher une médaille. Dans une logique de progression, je crois qu’il est important de se poser la question. A mon sens, il est toujours préférable d’être acteur plutôt que spectateur. Je préfère voir un jeune athlète batailler pour une breloque que de traverser une compétition anonymement. C’est en cours de réflexion.
A Marseille, Adrien Cadot
Charlotte Bonnet (Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire).