Si la seconde édition de l’EDF Aqua Challenge a remporté un franc succès, la Fédération Française de Natation et son partenaire historique EDF n’ont pas l’intention d’en rester là. A l’initiative de Loïc Branda, coordonnateur général de l’événement, le circuit de natation en milieu naturel a revu ses ambitions à la hausse. L’été prochain, il s’articulera autour de vingt-deux étapes (treize plots EDF Aqua Challenge, neuf étapes labellisées) avec l’objectif de franchir le cap symbolique des 20 000 participants.
Que retenez-vous de la seconde édition de l’EDF Aqua Challenge organisée de juin à septembre 2019 ?
En termes de participation, nous sommes légèrement en-dessous de l’objectif annoncé. Nous espérions attirer 14 000 nageurs et nous en recensons finalement 12 900. La dynamique est malgré tout enthousiasmante. D’autant que nous avons quasiment triplé ce chiffre depuis la première édition (4 500 participants en 2018). Il reste néanmoins du travail pour améliorer le circuit.
Les chiffres démontrent que l’EDF Aqua Challenge est en passe de s’imposer dans le paysage sportif. Qu’en est-il de votre ressenti sur le terrain ?
Nous manquons encore de recul. A mon sens, il faudra attendre une dizaine d’années pour mesurer les progrès accomplis. Ce qu’il y a de certain, pour l’heure, c’est que la tournée a séduit des nageurs de tout horizon et de tout niveau. L’EDF Aqua Challenge porte donc bien son nom (sourire)…
C’est-à-dire ?
Chacun vient nager pour relever un challenge à sa portée et selon sa motivation, sa disponibilité et ses envies. Sur ce plan, notre objectif est atteint.
(Carte : Teebird/Alain Gautier)
De manière générale, le sport « outdoor » connaît depuis quelques années une belle embellie. Il ne fait aucun doute que les Français ont à cœur de pratiquer une activité en pleine air. Toutefois, les contraintes ne sont-elles pas plus importantes pour un circuit de natation en milieu naturel ?
Il est certain que par rapport aux épreuves de courses à pied, par exemple, la natation est plus contraignante en termes d’organisation. Nous sommes à chaque fois dépendant d’un plan d’eau qui évolue en fonction de la météo et du trafic maritime ou fluvial. La Fédération Française de Natation est particulièrement vigilante sur ce point. Nous essayons d’apporter systématiquement notre expertise en matière de sécurité afin d’assurer le bon déroulement des courses.
Au-delà de l’affluence et de la sécurité, on a parfois le sentiment que l’EDF Aqua Challenge est un circuit à deux vitesses avec d’un côté des étapes qui séduisent un large public comme Marseille, Nice, Paris et Annecy et de l’autre des plots moins attractifs. Partagez-vous ce constat ?
Plus que deux vitesses, je dirais que nous disposons actuellement d’un circuit à trois niveaux. L’étape marseillais draine plus de 4 500 nageurs. C’est l’un des rendez-vous de natation en milieu naturel les plus prisés d’Europe. Ensuite, nous avons des étapes comme Nice, Marseille, Annecy et Quiberon qui s’inscrivent dans la durée, puis de nouveaux plots comme Toulouse, Cannes ou Bordeaux qui viennent de rejoindre la tournée.
De quelle manière ces nouvelles étapes vont-elles pouvoir s’inscrire dans la durée ?
En premier lieu, nous allons capitaliser sur les personnes qui ont déjà pris part à ces premières éditions. Ils sont désormais considérés comme des participants « premium ». A ce titre, nous allons leur proposer des entraînements spécifiques, des conseils pour nager en milieu naturel ou des avantages pour participer à d’autres événements aquatiques. Dans un second temps, nous allons intensifier notre communication nationale autour de la prochaine édition de l’EDF Aqua Challenge tout en les accompagnant sur le réseau local.
Etape parisienne de l'EDF Aqua Challenge 2019 dans le bassin de la Villette (Photo : Alex Voyer).
En restant fidèle à la dimension grand public du circuit ?
L’essence même de l’EDF Aqua Challenge repose sur cette volonté de s’adresser au plus grand nombre. Nous avons à cœur de proposer le plus d’épreuves possibles afin que chacun s’y retrouve. Ceux qui nagent de temps en temps peuvent tout à fait prendre part à une course de 500 mètres tandis que les passionnés qui nagent plusieurs fois par semaine se projetteront plus naturellement sur des épreuves de 5 ou 10 km.
N’y-a-t-il pas là un écueil : à vouloir accueillir tout le monde ne risque-t-on pas, au final, de ne séduire personne ?
Je ne le crois pas ! Ce qui rassemble ces nageurs, c’est incontestablement la passion d’évoluer en milieu naturel. Il existe une incroyable solidarité entre tous les participants. Il faut être sur le terrain pour la ressentir, mais elle démontre bien que la distance n’a finalement que peu d’importance par rapport au challenge. Il n’y a donc pas de risque de dispersion, mais bien au contraire l’émergence d’une communauté motivée et enthousiaste.
Quel sera le format de la troisième édition de l’EDF Aqua Challenge ?
Le circuit se déroulera entre mai et septembre 2020. De dix étapes nous allons passer à vingt-deux plots afin de poursuivre notre développement (treize étapes EDF Aqua Challenge et neuf plots labellisés). Les grandes étapes comme Marseille, Nice, Paris, Annecy et Quiberon figureront au programme et de nouvelles villes se sont portées candidates comme Lyon, Millau, Martigues ou Serre-Ponçon. L’objectif de participants est fixé à 20 000 nageurs. C’est un cap que nous aimerions franchir rapidement pour pérenniser le circuit sur la scène nationale.
Recueilli par Adrien Cadot