Quand on prend le départ d’un 25 km, à priori on sait que ça ne sera pas une cure de jouvence. Mais à Yeosu, ce vendredi 19 juillet, les nageurs engagés ont dû affronter des conditions dantesques. Du vent, de la pluie sans discontinuer, des vagues qui frappaient de plus en plus à chaque tour. Et au bout de cinq heures d’effort, le champion du monde en titre, Axel Reymond, a conservé son bien en devançant de trois dixièmes seulement, le Russe Belyaev
Comment as-tu abordé ce 25 km ?
On a commencé à faire des grosses accélérations avec Marc-Antoine. C’était une bonne chose parce qu’on a épuisé nos concurrents. Mais ça n’a pas tenu parce qu’il y avait tellement de vagues qu’on ne voyait pas grand-chose devant. La chasse est alors devenue plus facile que l’échappée. C’était plus dur pour nous. Je me suis remis dans le paquet pour me reposer et j’ai réussi à sprinter de nouveau sur la fin. Mais c’était vraiment dur.
Après avoir démarré la course en tête tu es longtemps resté dans le paquet. Pour quelles raisons ?
Pendant une bonne partie de la course, je n’étais vraiment pas bien. Quand il y a des coups de moins bien comme ça, il faut savoir les encaisser, prendre son temps et réussir à repartir. Je me suis bien reposé dans le paquet et j’ai trouvé les ressources nécessaires.
Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire
Te savais-tu capable de repartir de l’avant ?
Je ne savais si j’allais être capable de repartir de l’avant. Je me suis dit qu’il fallait prendre le maximum d’énergie pour terminer tant bien que mal cette course. J’ai vu qu’à 1000 mètres de l’arrivée les nageurs de devant ralentissaient un peu. À partir de la bouée, je me suis décalé sur la gauche et j’ai sprinté dans les 800 derniers mètres.
Cette course s’est terminée à la touche avec le Russe. Sais-tu tout de suite que tu es champion du monde ?
Quand je touche, je pense d’abord que je suis deuxième. Je félicite le nageur russe parce qu’il a réalisé une course fantastique. Quand il me demande si j’ai touché premier, je lui réponds que je ne sais pas et qu’il me semble qu’il est devant. Puis je me tourne sur la droite et je vois Stéphane (Lecat, directeur de l’eau libre) et Mag (Magali Mérino, sa coach) les bras levés. Là, c’était sûr, j’avais gagné !
Était-ce difficile de conserver ce titre ?
Prendre un titre mondial, c’est difficile, mais le conserver ça l’est peut-être encore davantage. Je pense que ça a été la course la plus difficile de ma carrière.
Recueilli à Yeosu par J. C.