Quand je voyage, je cherche toujours une piscine pour m’entraîner! C’est d’autant plus vrai lorsque je prépare une compétition, en l’occurrence les championnats d’Europe des maîtres qui se disputeront fin mai à Londres. Cette année, je suis parti animer un Master Class de photographie en Inde, à Pondichéry exactement, et en cherchant un bassin d’entraînement, j’ai découvert le « Pondicherry Swimming Center ». Avec son bassin de 25 mètres, 8 lignes en extérieur, il semblait avoir tout pour faire mon bonheur. Je décide de m’y rendre à la première heure le lendemain de mon arrivée. Dans l’eau, regroupée dans deux lignes d’eau, une quinzaine d’enfants nagent sous les ordres d’un gaillard à la mine joviale. Quatre nageurs évoluent tranquillement dans les six lignes d’eau restantes. Je m’approche du coach et entame la conversation. Je suis curieux d’en apprendre davantage sur la façon dont la natation se pratique en Inde.
Contrairement aux trois autres BRIC (Chine, Brésil, Russie), l’Inde n’a jamais vu sa natation décoller avec le développement du pays. Elle n’a ainsi jamais récolté la moindre médaille aux Jeux Olympiques dans ce sport. Pire, en 2012, elle n’a eu qu’un qualifié, et encore, au bénéfice du critère De Coubertin (Ullalmath Gagan a couvert le 1 500 mètres en 16 minutes 31). Tom Joy Thoppan, le coach, m’explique que les jeunes du club sont souvent motivés (l’entraînement du matin débute tout de même à 5h45). S’il parvient à les occuper avec des exercices variés, il a du mal à leur faire donner le meilleur d’eux-mêmes : les enfants ne voient souvent la natation que comme un jeu et ne se donnent pas à fond à l’entraînement. Certains nagent pourtant jusqu’à six fois par semaine. Sur les 150 membres du club, seuls 40 pratiquent en compétition.