Vice-championne d’Europe du 25 km après un sprint haletant, la Française Lara Grangeon, 29 ans, a fait montre d’une force de caractère phénoménale pour venir à bout d’un kilométrage étourdissant et d’une concurrence particulièrement relevée. A deux mois et demi des Jeux olympiques de Tokyo, la Calédonienne, médaillée de bronze du 25 km aux championnats du monde de Yeosu (2019), est plus que jamais prête à relever son challenge olympique.
Pour quelqu’un qui n’était pas certain de disputer l’épreuve du 25 km hier encore (samedi 15 mai), cette médaille d’argent constitue une sacrée performance !
Je suis super contente de mon état d’esprit (rires)… J’ai eu envie d’abandonner plusieurs fois, mais j’ai résisté et je me suis accrochée de toutes mes forces. C’était sans doute la course la plus difficile de ma carrière. Je me suis pris un coup, j’ai eu un point de côté, mais je me suis répétée que je portais le bonnet de l’équipe de France et que je n’avais pas le droit d’abandonner. Je voulais aussi m’appuyer sur cette expérience dans l’optique des Jeux olympiques de Tokyo. Je sais que tout ça me servira plus tard !
Et quel suspense à la fin…
(Elle rit) Quand l’Allemande est partie (Léa Boy, championne d’Europe du 25 km), j’ai compris que je n’arriverais pas à la reprendre. Nous n’étions alors plus que quatre à jouer le podium et je me suis dit qu’il était hors de question de finir à nouveau quatrième (hier, samedi 15 mai, le relais tricolore 4x1250 a pris la quatrième place derrière l’Allemagne, la Hongrie et l’Italie, ndlr). Du coup, à la fin, j’ai accéléré jusqu’à ne plus rien sentir. Je suis vraiment fière de moi (sourire)… Ce fut une course très difficile !
(Photo : Deepbluemedia)
Tes capacités d’accélération sur les 700 derniers mètres tout au long des Euro sont impressionnantes. Sont-elles le fruit d’un travail spécifique ?
Oui, beaucoup de choses ont été mises en place pour améliorer cette partie de la course. C’est souvent là que tout se joue. De manière générale, je nage moins qu’avant, c’est vrai, mais je n’éprouve pas de manque d’endurance. J’ai réussi à tenir ce 25 km et à accélérer à la fin… Je pense que je vais continuer de travailler dans cette direction car finalement l’eau libre se joue énormément au sprint !
Que représente cette médaille par rapport à celle de bronze des championnats du monde de Yeosu (2019) ?
Ce sont deux courses totalement différentes. Yeosu, c’était en tissu. Là, en néoprène. A Yeosu, j’avais décidé de partir très vite dès le début alors qu’aujourd’hui j’ai davantage pris mon temps. J’ai essayé d’éliminer mes concurrentes au fur et à mesure, mais ça n’a pas marché. J’étais sans doute plus actrice à Yeosu, mais à Budapest, j’ai fait preuve d’un état d’esprit de guerrière !
Craignais-tu que la combinaison constitue un obstacle ?
Aux Euro de Glasgow (2018), la combi m’avait dérangée, mais aujourd’hui, je n’ai pas eu mal ni aux bras ni aux épaules. Je pense qu’à présent elle est bien détendue parce qu’elle est vieille (sourire)… Maintenant, je fais corps avec (rires)…
A Budapest, Adrien Cadot
(Photo : Deepbluemedia)