Dix-neuvième des éliminatoires du 10 mètres (291.90 points), Laura Marino n’a pas réussi à se hisser en demi-finale des Mondiaux de Budapest. Mais après une année compliquée, la plongeuse préférait retenir le positif, et notamment le plaisir retrouvé en compétition. La Française sera de retour à 18H30 sur la plateforme pour l’épreuve par équipe du Team Event avec Matthieu Rosset, dont ils détiennent le titre européen.
Quel sentiment prime à l’issue de ces éliminatoires ?
Je suis forcément un peu déçue. Quand on est sportif de haut niveau, on ne vient pas aux championnats du monde pour s’arrêter aux éliminatoires. Pour moi, cette année c’était déjà une étape importante et une victoire en soi d’y participer, parce que j’ai connu une saison pleine de rebondissements et d’obstacles, mais je ne peux pas me contenter de cette dix-neuvième place pour autant. Aux Jeux Olympiques l’année dernière, je suis également dix-neuvième après les éliminatoires avec quasiment le même total (291.90 points aujourd’hui à Budapest, ndlr), mais je n’ai qu’une envie c’est de tout arrêter, alors qu’aujourd’hui ce score représente beaucoup pour moi et m’encourage à poursuivre dans cette voie. Il n’y a pas de gros ratés dans ma série, même si cela manque un peu de finition.
Que t’a-t-il manqué pour accéder à cette demi-finale ?
Ce qui m’a manqué, c’est de l’entraînement et de la répétition. En novembre et décembre, je ne me suis quasiment pas entraînée et ensuite j’ai dû m’adapter à un nouvel environnement en cours de saison à Strasbourg. Je peux me trouver beaucoup d’excuses en regardant un peu en arrière ce que j’ai vécu, mais j’ai simplement envie de retourner à l’entraînement pour retrouver mon meilleur niveau.
Malgré tout, tu finis sur un beau dernier plongeon. C’est forcément encourageant.
Je suis un peu déçue sur le moment mais il y a énormément de positifs. Depuis quelques temps, j’ai des problèmes de sommeil et avec Alexis (Coquet, son entraîneur), je m’étais fixée l’objectif d’arriver en forme le jour de la compétition avec le sourire et l’envie de bien faire. Ces objectifs-là sont atteints parce que j’ai pris du plaisir aujourd’hui. Le plongeon que j’ai eu le plus de mal à construire l’année dernière, c’est celui que je réussis le mieux dans ce concours. C’est très positif. J’ai l’impression que ce n’est que le début d’une aventure et que le travail réalisé jusqu’à présent a été titanesque.
Laura Marino (Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire)
As-tu retrouvé le plaisir de plonger ?
J’ai retrouvé la Laura qui prend du plaisir en compétition. L’année des Jeux Olympiques, sur certaines compétitions, je comptais les plongeons à effectuer et j’avais envie d’en finir rapidement, là j’ai pris chaque plongeon l’un après l’autre en laissant parler mon corps et sans trop cogiter. Il m’a manqué un peu de confiance, parce que j’en ai beaucoup perdu et que ça prend du temps pour se reconstruire.
Et puis cela t’a permis de prendre des repères pour le Team Event de ce soir (18h30)
J’ai commis une erreur sur un plongeon que je vais effectuer ce soir au Team Event donc j’ai pu prendre des repères pour tenter de l’améliorer en étant un peu plus fraîche que si j’avais fait la demi-finale. C’est une autre compétition, presque une autre journée. C’est par équipe, ça me correspond mieux et je vais tout donner, pas seulement pour moi, mais aussi pour Matthieu et on va essayer de s’éclater ce soir.
Recueilli à Budapest par J. C.