Après une entame de compétition ratée (seulement onzième des préliminaires, ndlr), Laura Marino, vice-championne d’Europe du tremplin à 10 mètres l’année dernière à Rostock, ndlr) a trouvé les ressources pour rebondir et arracher une convaincante cinquième place (314,55 points).
Laura, après ta prestation en demi-teinte en préliminaires, tu réussis le tour de force de décrocher la cinquième place du concours à 10 mètres.
(Elle sourit)… Oui, mais ça aurait été dur de faire pire que lors des éliminatoires. Ce soir, il y a encore eu des erreurs et des plongeons ratés, mais bon, je retiens que j’ai pris du plaisir à plonger.
Tu n’es donc pas déçue ?
Je pourrais être déçue, mais j’ai réalisé de très beaux plongeons et à l’heure actuelle, c’est tout ce qui m’importe !
Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné en préliminaires ?
La liste pourrait être longue, mais je ne veux pas m’arrêter sur le négatif. Je reviens d’une période difficile et puis, ce matin, l’entraînement a été particulièrement long. Pendant les World Series on plongeait à six alors qu’à Londres nous étions une vingtaine sur les plateformes. Le concours dure également très longtemps et c’est vrai que je n’étais plus trop habituée. Alors oui, j’ai eu chaud en préliminaires, mais quelque part cela m’a aussi boosté pour la finale.
De quelle manière as-tu réussi à te remobiliser ?
Je savais que c’était la finale et qu’ensuite ma compétition serait terminée, j'ai donc arrêté de tergiverser et j’ai tout donné. Je ne pensais plus qu’à prendre du plaisir. Sans doute ai-je également réussi à retrouver une partie de ma concentration et de une âme de guerrière.
Outre la fatigue accumulée tout au long de tes incessants voyages à travers le monde, les quatre étapes des World Series (Pékin, Dubaï, Windsor, Kazan, ndlr) ont tout de même dû t’apporter une bonne dose de confiance.
C’est sûr que c’est une expérience incomparable, mais je viens d’achever ma huitième compétition en quelques mois alors que d’ordinaire je n’en dispute pas autant en une saison entière. Je n’ai pas encore digéré cette grosse phase de travail, mais je dispose désormais de quelques semaines pour lancer la dernière phase de ma préparation olympique.
Dans la perspective des Jeux brésiliens, quels enseignements tires-tu des championnats d'Europe de Londres ?
Je retiens principalement ma capacité à rebondir et à sortir des plongeons après avoir mal débuté ma compétition. Je note aussi le plaisir que j’ai pris à plonger. On s’entraîne toute l’année alors il est important de prendre du plaisir en compétition.
A un peu plus de deux mois des Jeux de Rio dans quel état d’esprit es-tu ?
Je ne dirais pas que je suis en confiance parce qu’il y a toujours des points de détails à travailler, mais je suis satisfaite de ma saison, satisfaite aussi de ce que j’ai produit à Londres avec les moyens dont je disposais.
Recueilli à Londres par A. C.