L’équipe de France de natation a achevé ses championnats du monde sur le titre mondial de Camille Lacourt sur 50 m dos. Une fin en apothéose pour un collectif réduit à neuf nageurs qui se sera montré d’une redoutable efficacité. Ainsi, et il faut le souligner, six des neuf engagés sont entrés en finale et pas moins de quatre records de France ont été battus. On retiendra également la convaincante médaille de bronze de Mehdy Metella sur 100 m nage libre ainsi que les progrès d’Anna Santamans et de Mélanie Henique sur 50 m nage libre et 50 m papillon. Décryptage d’une semaine de compétition hongroise en compagnie de Laurent Guivarc’h, directeur technique national par intérim.
Comment avez-vous vécu le titre mondial de Camille Lacourt sur 50 m dos ?
On aurait tous signé au départ pour le voir signer cette performance ce dernier jour. D’autant plus qu’il avait un double rôle à assumer.
Lesquels ?
Celui de leader de l’équipe de France, parce qu’il représentait notre plus gros potentiel de médaille, même si Mehdy Metella avait également ses chances (bronze sur 100 m nage libre, ndlr), et celui de capitaine du collectif national.
Que retenez-vous de sa longue carrière ?
Cette capacité à être performant le jour J. Tous les athlètes n’en sont pas capables, mais lui, il l’a renouvelé à plusieurs reprises avec peu de passages à vide. C’est remarquable !
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Le bilan de la natation course s’élève à deux médailles : une en or et une en bronze. On était plus vraiment habitué à pareils résultats.
C’est sûr, mais ce n’est pas une surprise ! On le savait en arrivant et on en avait largement parlé aux championnats de France de Strasbourg (mai 2017). On sait qu’il y a des chantiers à mener, mais il faut souligner que trois de nos disciplines ont été titrées aux Mondiaux. Outre la natation course, il y a aussi l’eau libre et le plongeon, ce qui n’était jamais arrivé. Ça montre que les autres disciplines grandissent. Et rapidement, nous allons œuvrer pour le water-polo masculin et féminin. A terme, je suis persuadé que les résultats suivront, peut-être même plus tôt que nous le croyons. Notre volonté, c’est de s’appuyer sur toutes les disciplines et de ne pas en privilégier une seule.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Vous n’êtes donc pas inquiet pour l’avenir de l’équipe de France de natation ?
La relève devrait être très rapidement pertinente. Il y a de la ressource, des entraîneurs compétents, mais cela ne doit pas nous empêcher de nous remettre en question et, surtout, de nous poser les bonnes questions pour préparer l’avenir.
Il n’est donc pas trop tard.
Non, il n’est jamais trop tard ! Si on se met au travail, les choses peuvent changer. Reste que nous avons vu pendant ces championnats du monde à quelle vitesse progressent les Américains, à quelle vitesse ils améliorent les parties techniques. Il y a du travail.
Recueilli à Budapest par A. C.