Le 24 juillet dernier, nous avons décollés en direction du Brésil. Un premier arrêt à Porto Alegre pour un stage terminal d’une dizaine de jour avant de découvrir l’ambiance électrique du village olympique de Rio. Ce regroupement était donc l’occasion d’entrer dans notre bulle en toute sérénité et sans grande agitation. Les installations étaient très confortables, l’hôtel de qualité et la nourriture également. Ce qui m’a particulièrement surpris, c’est la surveillance dont nous avons été l’objet au quotidien. Lors de chacun de nos déplacements en bus, nous étions escortés par des motards ou des militaires. C’est impressionnant, mais plutôt agréable. Ça nous a vraiment permis de nous concentrer exclusivement sur nos entrainements et nos périodes de récupération sans penser à la logistique. Tout était à notre service. L’équipe était détendue, vraiment tranquille, abordant cette compétition comme toutes les autres.
A Porto Alegre, nous avons également nagé le soir pour s’adapter progressivement aux horaires des sessions nocturnes (22h-minuit). C’est assez déroutant au départ, mais vraiment pas insurmontable. Nous avons eu un peu froid et parfois de la pluie mais aux Jeux, toutes les nations seront dans le même bateau. Être dans le pays hôte dix jours avant permet de s’acclimater et de se mettre dans le décalage horaire. Les lampes de luminothérapie nous ont bien aidés également en se réveillant de la sieste et avant de partir à l’entraînement. Elles étaient posées sur les tables et nous les prenions régulièrement. L’apport est vraiment bénéfique.
Demain (2 août), nous partons pour Rio de Janeiro. Avec l’envie de bien faire et de représenter notre pays du mieux possible. Mais pour mes troisièmes Jeux Olympiques, je sais les erreurs à ne pas commettre. L’arrivée au village peut coûter beaucoup d’énergie et être vraiment traitre. On arrive dans un monde incroyable avec une organisation très particulière et où l’on croise tous les autres athlètes français ou étrangers que l’on a davantage l’habitude de voir à la télévision le reste de l’année. Ce ne sera pas le moment de demander des selfies et de perdre de l’influx nerveux et physique. C’est le message que l’on essaie de transmettre aux plus jeunes qui vont arriver avec des étoiles dans les yeux. Le risque est d’être davantage spectateur alors que nous sommes les premiers acteurs de cette compétition.
J’aime cette équipe de France. Ce mélange entre les anciens, dont je fais partie, et les plus jeunes qui nous apportent leur fougue et leur euphorie positive. Nous essayons de transmettre au mieux notre expérience et de les canaliser le plus possible. Nous avons la chance d’être en première semaine, et nous pourrons profiter de l’ambiance une fois notre compétition achevée. Pour ma part, je ne sais pas s’il s’agit de ma dernière équipe de France, mais je suis plus que jamais focalisé sur l’objectif olympique.
Enfin, je tenais à remercier toutes les personnes qui nous envoient quotidiennement des messages d’encouragements sur les réseaux sociaux. Nous donnerons le meilleur de nous-mêmes pour vous apporter un peu de bonheur.
Grégory Mallet