Dans 48 heures, la Coupe d’Europe LEN 10 km d’Eilat (Israël) aura livré son verdict et les noms des nageurs français qualifiés aux championnats du Monde 2019 de Yeosu (Corée du Sud) sur l’épreuve olympique seront connus. Valideront leur sélection les deux dames et les deux messieurs les mieux classés parmi les nageurs français ayant validé les critères de préqualification. Rappelons que l’enjeu sportif est de taille, puisque cette qualification servira également de tremplin potentiel vers les Jeux de 2020 (Tokyo, Japon) : les 10 premiers classés aux Mondiaux 2019 seront nominativement sélectionnés pour la course olympique.
Après une nuit raccourcie du fait du changement d’heure en Israël, la journée de vendredi est dédiée à la poursuite de l’affûtage, avec une séance matinale en bassin, des soins auprès des kinés, une sortie en mer sur le futur parcours de la compétition, avec une vigilance constante accordée à l’hydratation et à la récupération. Des six nageurs français engagés dans la course à la qualification aux championnats du Monde, Damien Joly (Montpellier Métropole Natation), recordman de France du 1 500 m nage libre, est certainement le moins expérimenté en eau libre. « J’ai découvert la discipline pour la première fois en 2018, lors des championnats de France de Gravelines, sur 5 km. Je voyais plusieurs nageurs capables de concilier bassin et eau libre à haut niveau, j’avais donc voulu essayer, par curiosité. » La seule et unique expérience de Damien à ce jour en eau libre avait été plutôt concluante, puisqu’il s’était classé 6ème de la course au milieu d’un plateau très relevé. « J’ai rejoint le groupe de Philippe Lucas en fin d’année 2018. Nous avons discuté ensemble de mes objectifs et il m’a encouragé à nager plus souvent en eau libre afin de me rendre encore plus fort sur mes distances de prédilections qui restent pour l’instant le 1 500 et le 800 m nage libre en bassin. »
Damien Joly à l’entraînement sous le regard de son entraîneur Philippe Lucas (FFN/FL).
Damien ayant validé les critères chronométriques préalables pour se qualifier à Eilat, il disputera dimanche le premier 10 km en compétition de sa carrière avec ses partenaires d’entraînement (David Aubry, Joris Bouchaut et Marc-Antoine Olivier). « J’appréhende forcément un peu. Je manque de repères pour les prises de trajectoires. Je n’ai aucun souci pour respirer à droite ou à gauche, mais lever la tête pour regarder devant, ça n’est pas la même chose ! Et puis je n’ai encore jamais pris de ravitaillement en course, tout cela sera nouveau pour moi. » Le Montpelliérain aura toutefois l’atout de n’avoir pas grand-chose à perdre sur cette course. « Je viens ici pour continuer à découvrir l’eau libre, sans stress ni pression. Je vais tâcher de bien me positionner à l’avant et je jouerai ma carte selon mes sensations au fil de la course. Si je décroche ma qualification, alors je m’investirai davantage dans la discipline. Nous bénéficions d’excellentes conditions ici à Eilat avec le groupe de l’équipe de France, avec un staff très structuré et compétent autour de Stéphane (Lecat). C’est une vraie chance. »
David Aubry, Marc-Antoine Olivier et Joris Bouchaut (FFN/FL).
Marc-Antoine Olivier a lui déjà connu une sélection olympique, à Rio (Brésil) en 2016, où il avait décroché la médaille de bronze sur 10km à tout juste vingt ans. Depuis, il n’a qu’un seul rêve en tête, la médaille d’or à Tokyo en 2020. Cela passe nécessairement par une place dans les deux premiers Français préqualifiés dimanche à Eilat. « Je suis en très bonne condition. Dès hier lors du premier entraînement en mer, j’avais de bonne sensations, je sentais que ça répondait exactement comme je le souhaitais. Il y a longtemps que je n’ai pas abordé une compétition avec autant de sérénité. D’autant que l’eau sera plutôt chaude, ce qui me correspond mieux. » Pour autant, Marc-Antoine se garde de tout excès de confiance. « Il faudra être très vigilant sur le placement, savoir adapter la stratégie. C’est la première fois que je me confronterai à Joris (Bouchaut) et Damien (Joly) sur un 10km, je les connais bien, il faudra les compter dans le jeu. » Pour atteindre son objectif, il s’appuiera notamment sur sa riche expérience de la discipline, mais pas seulement. « J’ai emmagasiné beaucoup de confiance sur le plan mental ces dernières semaines grâce au travail entamé avec Emilie Pelosse (Psychologue du sport en charge du suivi de la préparation mentale des nageurs de l’équipe de France, ndlr). J’ai appris à trouver des solutions pour gérer les moments difficiles à l’entraînement. Ce travail pourra aussi me servir en course. »
Axel Reymond en compagnie de son entraîneur Magali Merino (FFN/FL).
Axel Reymond le confiait sur notre site en début de semaine, tout a été mis en œuvre avec succès dans sa préparation pour atteindre l’objectif olympique qui lui avait échappé il y a quatre ans. Son entraîneur Magali Merino abonde dans le même sens : « Quel que soit le résultat dimanche, il n’y aura aucun regret à avoir. La préparation a été excellente. » Le dénouement est désormais tout proche, mais l’attente de l’évènement a été longue pour tous les nageurs en lice. « J’ai hâte de nager, hâte de savoir, enfin ! », conclut Axel.
Emma Bruneau (FFN/FL)
Dimanche, les nageurs français des catégories juniors joueront eux leurs pré-qualifications pour les championnats d’Europe Juniors 2019, en cas de top 10 pour les Juniors 3 (nés en 2000/2001) ou de top 15 pour les Juniors 2 (nés en 2002/2003). La sélection définitive sera établie sur la base des résultats des championnats de France eau libre (Brive, 23-26 mai 2019).
En marge de la Coupe d’Europe LEN, la fédération israélienne de natation organisait ce vendredi 29 mars ses championnats nationaux sur 5 km (course open aux nations étrangères). Trois jeunes nageurs français (Juniors 1) étaient engagés sur cette épreuve. Chez les dames, Emma BRUNEAU (Lille Métropole Natation) prend une très belle 4ème place au classement toutes catégories (1ère Junior 1 - nées en 2004/2005). Sa camarade de club Clémence COCCORDANO termine 6ème (2e Junior 1). Chez les messieurs, Enzo TEULE (CNO Saint-Germain-en-Laye) se classe 16ème (1er Junior 1 - nés en 2004/2005).
A Eilat, Florian Lucas