Malmené en début de rencontre, les Marseillais ont su puiser dans leurs ressources morales et physiques pour venir à bout d’une équipe du Jadran qui aura un but à remonter lors du match retour dans quinze jours au Monténégro.
Si le capitaine marseillais Igor Kovacevic, qui échouait malheureusement sur Kandic, était le premier à se monter dangereux, les Monténégrins ne laissaient pas passer l’occasion d’ouvrir le score par l’intermédiaire d’Averka à la conclusion d’une zone +. Faisant preuve de précipitation, voire de fébrilité, en attaque à l’image de cette balle mal donnée à Camarasa sur la première période de supériorité numérique phocéenne, Kovacevic et ses coéquipiers souffraient également en défense en ce début de rencontre. Gardasevic en toute fin de première période et Draskovic, en début de deuxième, profitaient d’ailleurs des fautes qui pleuvaient sur les Marseillais pour donner à Jadran un avantage de 4 buts ! Mais alors que beaucoup d’équipes auraient sombré, le Cercle allait relever la tête. Le très bon Kandic, à la parade sur des tirs de Vanperperstraete et d’Idzinsky, finissait en effet par s’avouer vaincu quelques instants plus tard quand Izdinsky, sur une troisième possession successive des Marseillais, changeait d’aile pour Romain Marion-Vernoux dont le bras ne tremblait pas pour tromper de près le portier international (11ème minute) ! La machine était dès lors lancée et même bien lancée puisque les locaux, décomplexés, n’avaient besoin que de trois minutes pour refaire la totalité de leur retard grâce à des réalisations signées Kimbell, Durdic et Izdinsky ! Mieux encore alors qu’il ne restait que 11 secondes avant la pause, Marc Amardeilh demandait un temps-mort plus que judicieux puisque Thomas Vernoux, en embuscade, permettait au Cercle de virer en tête à la mi-temps. Quelques instants après la reprise, c’était cette fois au tour de Vukicevcic d’enfoncer le clou et de donner deux longueurs d’avance au Cercle ! Si les Monténégrins, muets pendant plus d’un quart-temps, finissaient par retrouver le chemin des filets de Scepanovic, ils n’allaient plus repasser en tête dans cette rencontre. A une minute du coup de sifflet, ils frôlaient même la correctionnelle quand Pierre-Frédéric Vanpeperstraete, pourtant à sept bons mètres des cages de Kandic, décochait un véritable boulet de canon qui laissait le gardien monténégrin sur place. A nouveau nantis de deux longueurs d’avance (9-7), les Marseillais concédaient malheureusement un dernier but quelques secondes plus tard par le capitaine du Jadran, Marko Petkovic. Sans que cela n’altère pour autant la joie de supporters marseillais plus que jamais convaincus que leurs favoris pourraient bien décrocher le premier titre européen de l’histoire du water-polo français. Réponse dans quinze jours à Niksic.
A Marseille Jean-Pierre Chafes
Marc Amardeilh délivre ses consignes à ses joueurs (CNM/Antonin Grenier).
CERCLE DES NAGEURS DE MARSEILLE : 9 – JADRAN CARINE HERCEG-NOVI : 8 (Score par période : 0-3, 5-1, 2-2, 2-2)
Cercle des Nageurs de Marseille
Scepanovic, Hovhannisyan
Cervetti, Olivon, Izdinsky 2, Kimbell 1, Vernoux 1, Vanperperstraete 1, Durdic 2, Marion-Vernoux 1, Kovacevic, Vukicevic 1, Camarasa
Jadran Carine Herceg-Novi
Kandic, Tesanovic
Brkic, Popadic, Obradovic, Banicevic, Averka 1, Mijuskovic, Gardasevic 1, Radovic 1, Spaic 1, Draskovic 2, Petkovic 1
(CNM/Antonin Grenier).
réactions
Igor Kovacevic (capitaine du Cercle) : « En fin de première période, on s’est dit, c’est maintenant ou jamais… Et en leur mettant un 5-1 en deuxième, on a prouvé qu’on méritait notre place en finale… Le plus important ce soir ce n’est pas le but d’avance – il faudra repartir de zéro là-bas -. Non le plus important, c’est qu’on a montré qu’on pouvait gagner et ça, ça peut mettre le doute dans leurs têtes ».
Pierre-Frédéric Vanpeperstraete : « C’est une équipe très difficile à jouer parce que c’est une équipe qui profite de la moindre erreur... J’ai un peu la rage qu’on n’ait pas un peu plus de marge pour le retour. Ou peut-être pas finalement ! On aurait peut-être pu se dire on a de l’avance et ne pas aborder cette rencontre retour avec la hargne nécessaire. Là du coup, on doit faire le même match qu’aujourd’hui. Avec un meilleur départ cependant… Mon dernier tir ? Je suis cuit physiquement. Je tire en espérant au mieux un corner. Je ne sais même pas om il est passé ».
Michal Izdinsky : « C’est une équipe très bien organisée, sans véritable joueur star, mais sans trou non plus dans le niveau, ni l’intensité. Un rouleau compresseur… L’ambiance était juste magnifique. On joue au water-polo pour des moments comme ça… Au retour, ça va être la guerre ».