« Quel est l’intérêt de nager en petit bassin et en grand bassin ? Les tennismen ne jouent pas sur un grand et un petit terrain ! » Il est vrai que de prime abord cela pourrait surprendre. Etonner même. Mais les tennismen jouent bien en simple et en double et cela ne choque, à priori, personne. Alors oui, les nageurs évoluent l’hiver dans des petits bassins et l’été dans des grands. Et si les Anglo-Saxons ont parfaitement intégré le concept depuis de nombreuses années, les Français ont pris leur temps.
« Même si les joutes hivernales ne sont pas annonciatrices de ce qui va se passer l’été, parce que techniquement c’est très différent », selon Michel Chrétien, l’entraîneur de Jérémy Stravius à Amiens, « elles permettent tout de même de travailler certains points cruciaux. Ces courses sont très intéressantes notamment en ce qui concerne la maitrise des coulées, les vitesses en sortie d’eau et les reprises de nage. » En résumé, les points forts de son élève. « C’est vrai que je prends énormément de plaisir à nager en petit bassin », reconnaît Jérémy Stravius. « On a certes l’habitude de s’entraîner en grand bassin, mais techniquement le petit bain apporte énormément. Ces compétitions m’intéressent également pour l’esprit de vitesse. On nage plus vite et le spectacle est garanti. »
Ce ne sont d’ailleurs pas les supporters présents aux championnats de France de Dijon en petit bassin (5-8 décembre 2013) qui prétendront l’inverse. L’espace de quatre jours, ils ont ainsi assisté à des courses plus belles les unes que les autres avec des records de France à la pelle. Ils ont également pu voir Camille Lacourt nager un 100 m papillon et Florent Manaudou s’essayer, avec réussite, au 100 m 4 nages. « Ces compétitions sont toujours l’occasion de s’inscrire sur des courses inhabituelles, sans prendre véritablement de risques », confirme le polyvalent amiénois. La recette idéale pour régaler les nageurs et les spectateurs et imposer un peu plus l’exercice dans la culture aquatique française.