Troisième temps des séries du 100 m nage libre en 48’’72, le Niçois Tom Paco Pedroni a réalisé le temps de qualification pour les Mondiaux de Gwangju. Il a ainsi décroché sa place au sein du relais 4x100 m nage libre qui s’alignera cet été en Corée du Sud. Pour prendre part au 100 m à titre individuel, il devra se classer ce soir dans les deux premiers ET devant Clément Mignon, autre nageur tricolore à avoir réalisé les minimas.
Es-tu surpris par ta course de ce matin ?
Oui et non. Je travaille tous les jours pour réaliser ce genre de performance. Ça paie enfin et ça fait vraiment très plaisir.
Qu’as-tu ressenti en voyant ton temps sur le tableau ?
Je ne pourrai même pas expliquer ce que j’ai ressenti. Au début j’ai regardé l’écran et je me suis demandé s’il s’agissait bien de moi. Une fois que j’étais certain, j’ai explosé ! Je ne pensais être parti si vite. Je me sentais bien, j’avais vraiment les pieds à la surface et ça ne m’arrive pas si souvent. Normalement j’ai les pieds qui coulent.
Comment as-tu l’habitude de gérer tes 100 m ?
D’habitude, j’essaie de partir vite et relâché. Si je ne suis pas concentré dès le départ, j’ai tendance à me crisper assez vite. Là je suis passé en étant grand, posé dans ma nage. Je ne pensais à rien d’autre autour de moi. Mon virage et ma reprise de nage sont bons. C’est une course parfaite.
Quel est ton parcours ?
J’ai étudié aux États-Unis à partir de mes 17 ans. J’étais dans l’université de Nevada Las Vegas dans une filière d’hôtellerie pendant quatre ans. Je nageais là-bas et j’avais du mal lorsque je rentrais en France parce que j’avais pris l’habitude de nager en bassin de 22 mètres. À chaque fois je mettais beaucoup de temps à m’adapter. Et quand je suis rentré il était naturel pour moi d’aller à Nice parce que j’y suis licencié depuis que j’ai 7 ans. Je suis un des plus anciens. À une époque j’ai failli arrêter de nager parce que j’enchaînais les contre-performances et ça me mettait un coup au moral. Mais maintenant je nage tous les jours en grand bassin avec Fabrice qui me pousse à être très régulier. Depuis un an et demi, tout se passe bien.
Avant d’évoquer la qualification en individuel pour les Mondiaux de Gwangju, tu as déjà assuré ta place au sein du relais 4x100 m nage libre. Est-ce déjà une satisfaction ?
Oui, c’est sûr. C’est super d’avoir d’autres mecs qui nagent vite. Mais si je peux me qualifier en individuel, je ne vais pas me laisser faire.
Tom Paco Pedroni (en arrière plan) lors d'un entraînement à Nice (Photo: Ouest-France)
Comment vas-tu aborder cette finale ?
Je vais récupérer. Je vais rester dans ma ligne sans regarder à côté. Ça ne sert à rien, sinon on se crispe et on nage mal. On verra bien ce qui va se passer.
Y-aura-t-il de la pression et l’envie d’accélérer encore ?
On veut toujours faire mieux. Je suis un éternel insatisfait. Ce soir, si je peux encore améliorer mon meilleur temps, c’est l’objectif.
T’en sens-tu capable ?
Je pense que je peux faire mieux. Je nage mieux l’après-midi après une petite sieste. Je ne suis pas trop du matin normalement.
Vas-tu justement réussir à trouver le sommeil ?
Je ne sais pas. J’ai du mal à m’endormir l’après-midi de manière générale. Là, je sens que je vais tourner dans mon lit et me dire « 48’’7, oh c’était un rêve ! Ah non ! » (rires). Même si je dors 20 minutes, ça va me faire du bien pour revenir plus fort ce soir.
Le groupe de Nice permet-il de créer une émulation ?
Ça m’aide beaucoup. Quand j’étais aux États-Unis, j’étais toujours le meilleur de mon groupe et je n’avais pas grand monde avec qui me tirer la bourre. À Nice il y a des mecs devant moi à l’entraînement et ça me pousse à aller plus loin. Quand Jéjé (Stravius) me met un trou au départ, ça me force à m’améliorer sur ce point. Sur les coulées également. Ça créé une émulation, c’est super.
Recueilli à Rennes par J. C.