L’équipe de France masculine de water-polo affrontera l’Espagne, ce soir, à partir de 19 heures, à Reims, dans le cadre de la World League. Une rencontre qui étrennera le retour de Florian Bruzzo à la tête de la sélection nationale et qui doit permettre aux Tricolores de lancer leur préparation en vue des Jeux olympiques de Paris en 2024.
Quinze jours après le Trophée Pierre Garsau-Alice Milliat organisé à Abbeville (28-30 janvier) qui a vu l’armada marseillaise s’imposer en finale de l’épreuve face aux Franciliens du Cercle 93, les Internationaux tricolores se sont retrouvés à l’Insep l’espace d’un week-end avant de se rendre à Reims (lundi 14 février) pour disputer un match de World League face à une formation hispanique en pleine reconstruction (mardi 15 février, à partir de 19 heures sur ffnatation.tv). L’occasion pour Florian Bruzzo, de retour à la tête de la sélection nationale après six années aux commandes du collectif national féminin, de renouer avec les échéances masculines. L’occasion surtout pour un groupe mêlant expérience et jeunesse de lancer officiellement sa préparation pour les Jeux parisiens de 2024. « Notre équipe de France doit croire en elle », assène Florian Bruzzo avec autant de ferveur que d’autorité. « Chaque joueur doit être convaincu que nous pouvons battre les meilleures nations. Les freins, aujourd’hui, sont psychologiques. Sur le plan physique, nos athlètes sont au point, mais mentalement, il faut arrêter de nourrir des complexes face aux cadors de la discipline. Depuis dix ans, notre sélection a pris part à de nombreuses compétitions mondiales, dont les Jeux de Rio en 2016. C’est bien la preuve que notre collectif est compétitif et que nous avons le droit d’être ambitieux. » Six ans après une participation historique aux JO brésiliens qui avaient mis fin à vingt-quatre ans de disette, les Bleus, d’ores et déjà qualifiés pour l’édition parisienne de 2024 en tant que pays hôte, n’ont d’autre choix que de bousculer la hiérarchie mondiale pour se prendre à rêver d’un podium olympique dans deux ans et demi.
Ugo Crousillat (Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire).
Le capitaine Ugo Crousillat ne dit pas autre chose : « Ce match face à l’Espagne est le premier d’une nouvelle ère. Le staff a changé, Florian (Bruzzo) est de retour et de jeunes joueurs ont rejoint le collectif. Ce soir, nous lançons notre aventure olympique face à une solide formation espagnole qui figure parmi les meilleures nations mondiales. Nous jouerons devant le public français avec l’envie de signer une grosse performance. Malgré tout, comme nous l’a répété Florian (Bruzzo) à plusieurs reprises, il faut rester calme et ne pas se mettre trop de pression. Le chemin sera long jusqu’à Paris. Il nous faudra certainement un peu de temps pour intégrer les nouveaux systèmes de jeu (…) La présence de Florian sur le bord du bassin a quelque chose de rassurant. Quelque part, ça rappelle (aux anciens) de bons souvenirs de 2016, mais la comparaison s’arrête là. Le groupe a changé, de nouveaux joueurs ont fait leur entrée dans le collectif, nous avons vieilli, mûri, accumulé de l’expérience sur la scène européenne et mondiale. Voilà aussi pourquoi je parle d’une nouvelle ère. Le risque serait de s’inscrire dans la même histoire que celle de 2016 alors que le contexte est différent. »
Thomas Vernoux (Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire).
« C’est un premier pas vers les Jeux de Paris », abonde le sculptural Thomas Vernoux, pépite de l’équipe de France et du CN Marseille toujours engagé en Ligue des Champions. « Pour autant, ce n’est que le début de notre aventure. Il faudra que nous soyons sérieux face à l’Espagne et que l’on impose notre jeu dès le début. C’est important pour la suite, surtout mentalement, même si nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour travailler ensemble (…) Cela prendra forcément du temps, mais nous pouvons compter sur des joueurs très expérimentés et sur un coach (Florian Bruzzo) qui a déjà relevé ce genre de défi. » Un mélange de vécu et de jeunesse, telle est, à entendre Thomas Vernoux, la marque de fabrique de cette ambitieuse équipe de France. « Cela ne veut pas dire que les jeunes ne prennent pas la parole », tient-il néanmoins à ajouter. « Si quelqu’un a quelque chose à dire, il peut prendre la parole. A mon avis, notre force se situe là, dans notre capacité d’échange et dans cet objectif olympique que nous poursuivons tous. Les Jeux, on y pense tous les jours. Ce n’est même plus un rêve, c’est véritablement un objectif parce qu’on se sent capable d’y arriver. »
A Reims, Adrien Cadot