Médecins, pharmaciens, sapeur-pompiers et infirmières sont en première ligne dans la lutte contre le COVID-19. Parmi eux, des bénévoles de la Fédération Française de Natation.
Dominique Cupillard, médecin généraliste à Téteghem-Coudekerque (59), présidente de la Commission de natation artistique : « Depuis le début de l’épidémie, j’ai dû réorganiser mes consultations. Je ne fonctionnais déjà que sur rendez-vous, mais maintenant, j’ai carrément réservé les après-midis pour les patients suspectés de COVID. Ça permet de désinfecter le cabinet avant de les recevoir. Par précaution, je reçois bien évidemment l’ensemble de ma patientèle munie d’une blouse, d’un masque et de gants et je demande aux patients de mettre un masque qu’on sort de notre stock. Je porte également une grande attention à l’hygiène quand je rentre à la maison où je suis confinée avec mon mari et trois de nos enfants. Je me suis également mise à la téléconsultation pour certains patients atteints par le COVID et que je fais suivre par une infirmière deux fois par jour. Mais aussi des patients qui sont en EHPAD. Comme vous le savez, la région des Hauts-de-France est très touchée par l’épidémie avec encore en ce moment (l’entretien a été réalisée le 14 avril, ndlr) plusieurs dizaines de décès par jour. Je vois d’ailleurs régulièrement la frayeur dans les yeux des personnes qui viennent me consulter. Quand il m’arrive de les envoyer à l’hôpital, c’est comme si je leur annonçais la fin du monde. C’est la première fois que je rencontre ce genre de réaction. Il est vrai que 20% des personnes que j’ai vues ces dernières semaines étaient atteintes. Dont une qui est malheureusement décédée. Les patients normaux sont parallèlement moins nombreux. Une baisse de 50 à 60% d’activité en ce qui me concerne et qui m’a conduit à mettre ma secrétaire en chômage partiel. Ce n’est pas pour autant qu’il y a moins de malades, parfois graves. D’ailleurs cela conduit aussi à des catastrophes comme cette personne pour laquelle j’avais demandé des examens qui a succombé à une rupture d’anévrisme avant que je ne les reçoive. C’est une période terrible ».
Recueilli par Jean-Pierre Chafes
(FFN/Philippe Pongenty)