Médecins, pharmaciens, sapeur-pompiers et infirmières sont en première ligne dans la lutte contre le COVID-19. Parmi eux, des bénévoles de la Fédération Française de Natation.
Gilles Lesparre, capitaine sapeur-pompier responsable du Centre de Secours Principal de Cannes Bocca (06), président du club de Cannes natation : « J’ai appris le confinement dans les Landes, où je me trouvais en compagnie de mon épouse et de mes enfants. Quand mes chefs m’ont demandé de rentrer, ils m’ont également envoyé une convocation officielle pour que je puisse circuler sans problème et regagner Cannes en voiture. Ma première mission quand je suis revenu à la caserne a été d’en réorganiser totalement le fonctionnement dans le respect des règles d’hygiène et de distanciation sociale imposées par l’épidémie. Elles sont nombreuses et pas toujours faciles à appliquer, mais elles sont nécessaires pour éviter la contagion à l’intérieur de la caserne et protéger les personnes lorsque nous sommes en intervention. Outre les mesures communes à tout le monde, on effectue chaque matin une prise de température de tous les sapeurs-pompiers. On désinfecte également la totalité de la caserne deux fois par jour. En particulier les chambres où les collègues se succèdent en fonction de leur garde. Ce qui n’a pas empêché que deux collègues ont été atteints par le virus et sont aujourd’hui en arrêt, sans avoir dû heureusement être hospitalisés. Trois autres ont été placés en isolement. Si on a perdu 30 à 40% de notre activité journalière, le confinement entraînant en particulier une diminution des accidents, 10 à 20% de nos interventions concernent actuellement des suspicions de COVID. La plupart du temps, elles ont lieu à la demande du médecin régulateur qui décide de qui doit transporter les personnes malades vers les établissements hospitaliers. Dans ces cas-là, on doit appliquer de nouveaux protocoles. Au niveau de l’habillage, on utilise blouses, masques, gants que l’on jette quand on a fini l’intervention. Au niveau du véhicule, un rideau de protection entoure le malade et il est entièrement désinfecté dès son retour à la caserne. Ça implique un roulement très important et une heure de travail supplémentaire, mais encore une fois c’est indispensable. On sait que notre métier implique des risques, mais avec cette épidémie s’ajoute un stress supplémentaire pour nos familles quand on rentre chez nous. La mienne est restée dans les Landes. Je les appelle dès que j’en ai l’occasion. L’éloignement est finalement plus rassurant en cette période et me permet de faire mon travail plus sereinement ».
Recueilli par Jean-Pierre Chafes
(D. R.)