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Du vendredi 15 au dimanche 17 février, la ville de Cayenne accueillera trois jours durant le meeting de Guyane Festi'Nat qualificatif pour les Carifta Games qui se tiendront à la Barbade du 20 au 23 avril. L'occasion pour la rédaction de Natation Magazine de consacrer un numéro spécial à la natation guyanaise (téléchargeable gratuitement ici) et de rencontrer quelques-uns des plus emblématiques nageurs de la région sud-américaine. A commencer par le sprinter du CN Marseille Yonel Govindin.

Cliquez sur la couverture pour consulter le numéro.

Basket, gymnastique, taekwondo, natation : le petit Yonel Govindin touche un peu à tout. Il faut d’ailleurs toute la force de persuasion de l’entraîneur du CN Pacoussines pour que le jeune Guyanais préfère finalement la piscine au tatami. « A la fin des entraînements, il allait à chaque fois voir ma mère pour lui demander que je vienne plus souvent et que je fasse de la compétition », se souvient Yonel. Déterminé et assidu, le jeune Guyanais démontre rapidement de belles qualités. Au Surinam, où il participe à l’une de ses premières compétitions, il bat même le champion local pourtant doté d’un bien meilleur temps d’engagement. « J’ai surpris beaucoup du monde ce jour-là », rigole un Yonel Govindin dont la progression va pourtant être chaotique. En classe de 3ème, attiré par le hand, il arrête la natation plusieurs mois avant de reprendre aux Marsouins de Matoury sous la houlette de Jean-Paul Jules. Malgré quelques performances intéressantes sous les couleurs du Megaquarius, le sprinter est toujours circonspect quant à sa carrière. Et s’il quitte la Guyane l’année suivante, c’est pour d’autres raisons qu’aligner les longueurs dans une structure de haut niveau. « Je suis venu en métropole pour préparer le BPJEPS et pour… jouer au foot. Et si j’ai choisi Toulouse, c’est parce que c’est dans le sud et qu’il y fait chaud ».

(KMSP/Stéphane Kempinaire).

Le hasard faisant bien les choses, Yonel pousse pourtant la porte des Dauphins du TOEC. « Ça n’avait rien à voir avec ce que j’avais fait jusque-là. Du coup, j’ai repris la compétition avec excitation ». Et avec succès puisque le néo-toulousain ne tarde pas à se faire un nom dans le gotha du sprint tricolore. Septième de la finale du 50 m nage libre des championnats de France en 2014, il passe pour la première fois sous les 23’ secondes. « C’était incroyable ! Tout le monde se demandait d’où je venais », se marre encore aujourd’hui celui qui monte sur son premier podium l’année suivante à Limoges. Troisième du 50 m papillon derrière Manaudou et Bousquet, il est « casté » par Julien Jacquier, l’entraîneur marseillais. « Content et même flatté » de rejoindre la « Dream team » phocéenne, Yonel met cependant du temps à trouver ses marques. Loin d’une terre natale où il n’est retourné que deux fois depuis 2012, privé de la saveur des plats locaux, en manque de la chaude ambiance du carnaval, le Guyanais connaît une saison 2016-17 délicate. Avant de se ressaisir. « A Schiltigheim, ma fierté en a pris un coup. Depuis, je travaille beaucoup plus dur. Je suis à 120% à chaque entraînement. Je reste dans l’eau quand les autres sortent pour travailler mes points faibles ». Un changement radical qui lui permet de décrocher le titre de champion de France du 50 m nage libre en mai dernier. Et une première sélection en équipe de France à titre individuel qui le pousse à continuer sur la voie qu’il s’est tracée. « Qui aurait pu croire ça ? Quand je regarde derrière moi, je vois un beau parcours de motocross, avec plein de trous et de bosses, mais je me dis : Yonel ne lâche pas, les gens comptent sur toi pour représenter la Guyane » !

J.-P. C.

Yonel Govindin en compagnie de Clément Mignon (KMSP/Stéphane Kempinaire).

YONEL GOVINDIN

Né le 20 novembre 1993

A Cayenne

Clubs : CN Pacoussines, Marsouins Matoury, Megaquarius, Dauphins du TOEC, CN Marseille

Spécialités : 50 m nage libre et 50 m papillon

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