Huitième du 5 km des championnats du monde de Budapest, son premier chez les seniors, le Rouennais Logan Fontaine a démontré qu’il faudra bel et bien compter avec lui dans les années à venir. Dans le sillage de Marc-Antoine Olivier, sacré sur 5 km, l’élève d’Éric Boissière poursuit son apprentissage du plus haut niveau international.
On te sent éprouvé.
Oui, la course a été très relevée ! Je pensais pouvoir faire la différence avec Marco, mais le paquet est resté accroché. Quand Marco est parti, je n’ai pas pu le suivre. J’ai essayé, mais je n’ai pas réussi à accélérer.
Pourtant, tu as longtemps mené les débats.
C’était la stratégie, celle que j’avais inauguré aux championnats de France de Gravelines (1er-4 juin), mais là, le niveau était clairement plus relevé. Le peloton est resté collé à nous. Il nous suivait à chaque accélération, et puis quand j’ai manqué de jus, je me suis fait enfermer.
Quel est ton sentiment à l’issue de cette première épreuve mondiale chez les seniors ?
Il y a de la frustration, c’est certain, mais je suis jeune et j’ai encore beaucoup à apprendre. Ce genre d’épreuve va m’aider à progresser. Je me dis que j’ai encore pas mal de choses à perfectionner, mais c’est très encourageant pour la suite.
Plus généralement, tu sors d’une saison très convaincante.
J’ai beaucoup appris cette année. A Gravelines d’abord, où j’ai raté la qualification sur 10 km avant de me rattraper sur le 5 km, et puis, évidemment, à Budapest, au contact des meilleurs nageurs mondiaux.
Les Français Marc-Antoine Olivier (vainqueur) et Logan Fontaine (huitième) à l'arrivée du 5 km des championnats du monde de Budapest (KMSP/Stéphane Kempinaire).
D’autant que l’eau libre est une discipline qui demande de la maturité et de l’expérience. A seulement 18 ans, tu disposes d’une très belle marge de progression.
C’est sûr que je suis encore très jeune dans la discipline. Il faut prendre le temps d’observer, d’apprendre et de retranscrire en compétition les acquis. C’est un processus qui demande du temps, mais je suis déterminé à réussir.
Que te manque-t-il aujourd’hui pour tutoyer les cadors ?
De la résistance et du jus !
Et mentalement, as-tu éprouvé un peu de pression avant la course ?
En fait, c’est assez étrange, mais j’ai surtout eu du mal à me dire que j’étais aux championnats du monde. J’avais hâte de nager, mais j’ai mis du temps à me rendre compte que j’allais disputer un 5 km aux Mondiaux.
Recueilli par A. C. à Budapest