Forcément, on espérait mieux. Bien mieux que cette quatrième place du relais 4x1250 m des championnats d'Europe de Budapest. Connaissant la force des individualités de l’équipe de France, le podium semblait presque une formalité. Reste que le sport de haut niveau n’a rien d’une science exacte. Pour tout dire, ce serait même l’inverse. Aujourd’hui (samedi 15 mai), dans les eaux froides du Lupa Lake de Budapest, le relais italien emmené par l’insubmersible Gregorio Paltrinieri a mené la course du début à la fin, sans trembler ni paraître menacé à un quelconque moment. La France a tenu son rang, comme le dit le Rouennais Logan Fontaine, 22 ans, mais le poids des courses s’accumulant, les Bleus ont fini par céder à la touche face aux Allemands et aux Hongrois.
Quel sentiment domine à l’issue de ce relais ?
La déception, évidemment ! Quatrième, c’est décevant. La pire place !
Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?
Je pense qu’on a tous fait le boulot. Marco (Marc-Antoine Olivier) a enchaîné le 5 et le 10 km cette semaine (mercredi 12 et jeudi 13 mai, ndlr). Il a tout donné pour rattraper l’Italien, mais c’était peine perdue, celui-ci avait trop d’avance. Du coup, il a emmené dans sa hanche l’Allemand Wellbrock et le Hongrois Rasovszky. Derrière, il était bien entamé pour le sprint. Il a tenté de faire l’effort jusqu'au bout, mais ça n’a pas suffi !
A titre personnel, comment as-tu vécu cette course et quelles ont été tes sensations ?
Je suis parti derrière Rob Muffels (Allemagne) et Gregorio Paltrinieri (Italie). J’ai essayé de me décaler pour ne pas avoir l’Allemand à ma hanche tout en tentant de m’accrocher à Paltrinieri. Mais il vaut 14’30 aux 1 500 m nage libre. Je lui rends trente secondes. C’est difficile de lutter !
(Photo : Deepbluemedia)
Comment ça se passe à ce moment-là dans la tête ?
On serre les dents et on tourne les bras le plu vite possible. Surtout, il ne faut pas lever la tête. Juste bombarder.
Apprécies-tu les épreuves de relais ?
Oui, c’est quelque chose que j’aime beaucoup. L’esprit d’équipe, nager pour les autres, la motivation collective, c’est toujours une épreuve à part.
(Photo : Deepbluemedia)
La déception est-elle plus grande quand on perd à plusieurs, en équipe ?
Oui, absolument ! Il n’y a qu’à voir le visage de Marco. Il est déçu, comme nous tous d’ailleurs. Il va maintenant falloir digérer cette déception et passer rapidement à autre chose.
A Budapest, Adrien Cadot