A Kiev, à l’occasion des championnats d’Europe de plongeon (12-18 juin), l’équipe de France a décroché trois médailles dont deux en or, se classant ainsi à la quatrième place au tableau des médailles. Et si Matthieu Rosset, Laura Marino et Benjamin Auffret ont confirmé leur statut de fer de lance, cette compétition a également permis aux jeunes pousses tricolores de s’affirmer au plus haut niveau. Noël Porcu, responsable de la discipline à la FFN, dresse un bilan élogieux de cette semaine ukrainienne.
Benjamin a conclu la semaine de la meilleure des manières en décrochant l’or au 10 mètres. Est-ce une réelle confirmation de sa quatrième place olympique ?
Il s’était fixé l’objectif de décrocher une médaille à Kiev, quel qu’en soit la couleur, et de confirmer son rang après sa quatrième place à Rio. Plus le concours approchait et plus il sentait qu’il avait la capacité d’être champion d’Europe. Il se sentait bien à l’entraînement malgré une préparation tronquée en raison d’une blessure au bassin. Il avait de la pression, mais il a su s’en accommoder pour devancer ses adversaires aux éliminatoires et en finale. C’est une belle confirmation.
La suite logique, c’est un podium à Budapest.
C’est un objectif parfaitement envisageable. Mais aux Mondiaux, il y a toujours les Chinois qui trustent les podiums. En général, pour être dans les trois premiers il faut obtenir 530 points. Il a encore une quinzaine de points à aller chercher, dans un contexte qui sera différent. Je pense qu’il a réellement sa place dans le Top 5 et toutes les armes pour se défendre au mieux et pourquoi pas monter sur le podium.
Avec Benjamin, mais aussi Laura et Matthieu qui ont montré de belles choses, l’équipe de France semble plus forte que jamais.
Laura est en reconstruction et retrouve son niveau au fil de la saison. Si elle atteint la finale en Hongrie, ce sera très bien. Il lui faut encore un peu de stabilité, notamment avec le nouveau plongeon qu’elle avait mis en place pour les Jeux Olympiques pour viser un podium. Matthieu, lui, est toujours dans le coup. Il retrouve son niveau de 2012. Il est dans de très bonnes dispositions et il peut viser de grandes choses, mais dans un concours de plongeon, tout peut se passer. C’est pour cette raison que je n’aime jamais trop me prononcer, même si nous aurons des objectifs de médailles et que nous serons à Budapest pour réaliser les meilleures performances possibles.
Qu’avez-vous pensé des performances des jeunes pousses de l’équipe de France ?
Il y a eu une petite déception concernant Maïssam Naji à 10 mètres. Elle n’a pas plongé à son meilleur niveau. C’était un autre contexte et la pression l’a peut-être envahie. La gestion de toutes ces émotions est difficile. Elle n’a pas su reproduire ce qu’elle mettait en place à l’entraînement. Gwendal Bisch et Alexis Jandard ont un peu plus d’expérience, même s’ils ont encore besoin de temps pour atteindre les finales internationales et postuler à des podiums. Il y a encore un gap entre Matthieu et Benjamin et eux, mais ils sont bien accompagnés et ont vraiment envie d’assurer la relève.
Cette olympiade débute donc bien.
Oui, on peut dire ça comme ça (sourire). Ça débute bien !
Recueilli par J. C.