Vice-champion du monde 2019 et médaillé de bronze du 10 km à Rio en 2016, Marc-Antoine Olivier, 25 ans, espérait décrocher l’or au Japon. Le nageur de Philippe Lucas a cependant dû se contenter (cette nuit, jeudi 5 août) de la 6e place du 10 km des Jeux de Tokyo. Il finit dans la douleur à près de deux minutes de l’Allemand Florian Wellbrock, nouveau champion olympique qui s’impose en 1h48’33 devant le Hongrois Kristof Rasovszky et l’Italien Gregorio Paltrinieri. David Aubry, l'autre tricolore engagé sur l'épreuve masculine d'eau libre, a quant à lui était contraint à l'abandon.
Quel est ton sentiment à l’issue de ce 10 km olympique ?
C’est très dur à encaisser… vraiment très dur ! En fait, je ne comprends pas. J’ai bossé comme un dingue pendant cinq ans. J’avais un meilleur niveau qu’à Rio, après le niveau général a considérablement augmenté, mais je pensais avoir ma place sur le podium et peut-être même aller chercher l’or. Aujourd’hui, je finis sixième, donc c’est dur à encaisser ! D’autant que j’ai bossé comme un fou. Je pensais avoir tout fait depuis cinq ans pour atteindre mon objectif. Non, vraiment, je ne comprends pas du tout…
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
A quel moment as-tu craqué ?
Au début du cinquième tour… Il restait deux tours et je me suis dit que j’allais m’accrocher pendant la demi-heure de course restante. L’Allemand (Wellbrock) a été très fort aujourd’hui. Il a mis un rythme tout au long de la course qui était monstrueux, beau à voir, mais impossible à suivre… Dès les premiers tours, j’ai eu du mal à rester dans ses pieds. Dans les deux derniers tours, musculairement, je n’en pouvais plus.
As-tu été surpris de voir Wellbrock partir dès le départ sur un rythme aussi soutenu ?
Non, on savait très bien qu’il allait construire sa course de cette manière. Il l’avait fait aux championnats d’Espagne un mois auparavant. Il a eu raison puisqu’il gagne aujourd’hui. C’était la meilleure tactique à mettre en place. Il se sentait bien, en confiance. Il avait déjà réalisé de belles choses en bassin (la semaine précédente), mais je ne pensais pas qu’il maintiendrait ce rythme aussi longtemps. C’est vraiment très impressionnant !
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Les douleurs musculaires auxquelles tu fais allusion sont-elles liées à un problème d’hydratation ?
Non, c’est quelque chose que nous avions travaillé en amont. Tout au long de l’année, je me suis entraîné à faire des grosses séries en eau chaude sans trop ravitailler. Dans le premier tour, je n’ai pas pris de ravitaillement pour rattraper Wellbrock. Au final, j’en prends quatre. C’est ce qui était prévu, ce que je fais habituellement. Là, c’est autre chose ! Maintenant, il faut trouver des solutions pour l’année prochaine parce les Jeux de Paris sont dans trois ans. Cela va arriver très vite. Dans deux ans la qualification. Il va falloir se remettre en questions pour monter à nouveau sur ce podium olympique à Paris !
A. C. (source : FFN/Tokyo 2020)