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Devant l’écran géant de la plage de Copacabana, le clan tricolore était réuni au grand complet. Stéphane Lecat, Jacques Favre, Philippe Lucas, mais aussi Aurélie Muller n’ont pu contenir leur joie et leur émotion à l’issue d’un 10 km formidable qui s’est achevé par la médaille de bronze de Marc-Antoine Olivier (20 ans).

Marc-Antoine, que représente cette médaille de bronze ?

C’est vraiment incroyable. C’est beaucoup d’émotion. J’ai appris sur le bateau qui me ramenait au bord de la plage que j’étais troisième. Je pensais que j’étais quatrième à l’arrivée. C’est vraiment une sensation incroyable.

Tu as tenté d’emballer la course au bout de cinq kilomètres. Quelle était ta stratégie ?

Pour moi, ça ne nageait pas très vite au début. Avant la course, ma stratégie était d’emballer la course à cinq kilomètres. J’ai essayé de créer une cassure. Je n’ai pas vraiment réussi donc j’ai dû changer de stratégie et me remettre à nouveau dans le groupe pour essayer de jouer ma carte à la fin. Ça a plutôt bien marché.

A la fin, vous étiez un groupe de huit nageurs pour le sprint. Qu’est-ce qui te traversait l’esprit à ce moment-là ?

Je savais que le sprint allait être compliqué. Mais j’étais là pour jouer ma carte à fond. Je suis vraiment très satisfait de ma performance aujourd’hui.

Depuis un an ton ascension est fulgurante.

Pour moi, c’est la continuité d’un travail que j’ai commencé en arrivant au pôle France de Rouen en 2012. C’est un travail de groupe également. J’ai passé toute ma saison avec Aurélie Muller et je lui dédie vraiment cette médaille. C’est très difficile pour elle en ce moment. J’espère qu’on n’oubliera pas la course qu’elle a effectuée et qu’on retiendra ça plutôt que sa disqualification.

Comment expliques-tu ta progression ?

Les derniers mois sont passés très vite et tout s’est accéléré pour moi. Les résultats ont suivi et j’espère poursuivre ma progression de la même manière. Mais il ne faut pas être trop gourmand et prendre son temps.

La disqualification d’Aurélie Muller t’a-t-elle perturbé ?

Ce qui a été incroyable, c’est qu’elle a su mettre ses émotions de côté pour me laisser me concentrer sur ma course et performer aujourd’hui. Je la remercie vraiment pour ça. Elle a dû passer une journée très difficile et encore une fois, j’espère que les Français ne retiendront pas sa disqualification mais sa course incroyable. Je suis vraiment heureux pour moi et pour elle, parce que c’est un travail qu’on a fait à deux toute l’année.

Avais-tu un supplément de motivation ?

C’est sûr que j’avais la rage au ventre et l’envie de performer pour elle, pour lui rendre le sourire et la faire pleurer à la fin. Ça m’a servi aussi.

On t’a senti très serein. As-tu abordé cette compétition comme toutes les autres ?

Il ne faut pas trop se mettre la pression parce que quand elle grandit, on ne peut plus rien faire et on a la peur au ventre. J’ai abordé cette compétition comme toutes les autres. Je n’avais rien à perdre et je devais exploiter mon potentiel du moment. Cette année, mes résultats ont été très bons. Les Jeux Olympiques restent une compétition à part. A la fin, c’était extrêmement serré. J’ai réussi à tirer mon épingle du jeu et à décrocher cette médaille de bronze. C’est super.

Réalises-tu la portée de ta performance ?

Je ne réalise pas trop pour l’instant. Je pense que ce soir et les jours à venir, je réaliserais davantage.

Tu n’as que 20 ans, penses-tu repartir sur quatre ans avec Philippe Lucas ?

Oui, je vais repartir pour quatre ans avec Philippe. On a fait un très beau travail pendant un an et demi. Autant continuer.

Recueilli à Rio par J. C. 

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