Il n’est pas passé loin d’entrer un peu plus dans l’histoire de sa discipline. Tout s’est joué à sept dixièmes… sept petits dixièmes qui auraient pu voir Marc-Antoine Olivier basculer dans une autre dimension, celle d’un double champion du monde d’eau libre. Cette fois-ci, il aura dû se « contenter » du bronze du 10 km, mais franchement, ça n’est vraiment pas passé loin. Au final, le Nordiste de 21 ans se classe troisième (1h51’59’’2), juste dans le sillage de l’Américain Jordan Wilimovsky (1h51’58’’6) et de l’insubmersible Néerlandais Ferry Weertman (1h51’58’’5), champion olympique en titre à Rio.
Marco, quelle impression te laisse cette médaille de bronze ?
Je suis content parce que c’est quand même une médaille internationale, mais je suis un peu déçu de voir comment ça se termine. C’est le jeu, c’est la course ! Il n’empêche, je suis satisfait de ma prestation (sourire)…
Qu’est-ce qui t’a manqué pour rafler un second titre mondial ? De la fraîcheur peut-être (il a nagé et remporté le 5 km le samedi 15 juillet, ndlr) ?
Oui, sans doute un peu de fraîcheur, mais il me manque aussi de la puissance. Dans le sprint final, il faut être costaud, même après 10 km de course.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Tactiquement, en revanche, tu sembles maître de ton sujet. Après la démonstration de samedi sur 5 km, tu as à nouveau fait preuve d’une belle maîtrise tactique.
J’ai respecté mon plan de course. Ça n’a pas fonctionné jusqu’au bout, mais je n’étais pas très loin de réussir mon pari.
Qu’est-ce que ça fait d’être double médaillé mondial (or sur 5 km et bronze sur 10 km, ndlr) ?
Je suis fier ! Je me dis que tout le travail réalisé cette année a fini par payer.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Au-delà de tes médailles, quels enseignements tires-tu de tes épreuves individuelles ?
J’ai commis des erreurs sur le 5 km. Je finis devant, mais ce n’est pas une course parfaite. Sur 10 km, il y a aussi des choses à corriger. Il faut continuer de travailler.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Notamment pour contrer le Néerlandais Ferry Weertman, titré sur 10 km après avoir passé l’essentiel de la course en retrait.
Ferry, on sait comment il nage. Ce n’est pas frustrant de le voir gagner de la sorte, il maîtrise son sujet à la perfection. Je sais, par ailleurs, que mes adversaires travaillent dur pour me contrer.
Peut-on dire qu’aujourd’hui l’eau libre française domine la discipline ?
Tout ce que l’on a mis en place cette année se révèle concluant. Je pense aux stages, aux épreuves de coupe du monde, au travail technique… Mais nos adversaires travaillent aussi de leur côté. Cette année, ça marche pour nous, mais ça change vite en eau libre.
Recueilli à Budapest par A. C.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)