Qualifiée pour la première fois en équipe de France aux Mondiaux de Barcelone en 2013, Marie Wattel n’avait, jusque-là, manqué aucun rendez-vous international. Passée à côté de sa finale du 100 m papillon aux championnats de France de Strasbourg (mai 2017), celle qui s’entraîne désormais en Angleterre a profité de son été sans Mondiaux pour disputer l’US Open et faire le plein de confiance. La Montpelliéraine voudra confirmer ses bonnes dispositions estivales lors de la saison en petit bassin et notamment aux championnats de France de Montpellier (30 novembre – 3 décembre).
S’il est de coutume d’affirmer que la meilleure façon d’achever sa saison est de participer à la compétition internationale de l’été, Marie Wattel a prouvé que ce n’était pas le seul et unique moyen. Qualifiée avec l’équipe de France A’ pour disputer l’US Open à East Meadow, début août, la jeune papillonneuse a fait beaucoup mieux que de la figuration. Engagée sur quatre courses (50, 100 et 200 m nage libre et 100 m papillon), la Nordiste a amélioré tous ses records personnels et remporté les deux 100 mètres. De quoi repartir des États-Unis avec de la confiance mais aussi les titres honorifiques de « meilleure performance dame » et « meilleure nageuse de la compétition ». « Après les championnats de France de Strasbourg, j’étais forcément déçue de ne pas pouvoir défendre mes chances aux Mondiaux de Budapest », admet la nageuse licenciée à Montpellier. « Mais je m’étais dit que l’US Open constituerait mes championnats du monde à moi. C’était l’occasion de disputer des courses que je n’ai pas l’habitude de nager dans les grandes compétitions et, honnêtement, je ne m’attendais pas à réaliser de tels chronos. Grâce à cette compétition, je vais arriver sur les prochaines échéances internationales avec plus de confiance en moi parce que je sais de quoi je suis capable. » En effet, avec de telles performances, celle qui s’entraîne désormais avec Ian Hulme à Loughborough (Angleterre), aurait pu accéder à des finales mondiales à Budapest.
Marie Wattel (Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire)
Qu’est-ce qui peut donc expliquer de telles performances après son échec aux championnats de France de Strasbourg ? « J’avais réalisé une belle saison et je me sentais prête, mais il y a eu une accumulation de choses le jour du 100 m papillon qui m’ont fait perdre mes moyens. J’ai eu un coup de stress avant la finale en déchirant ma combinaison. J’ai fait un petit malaise vagal. Ce sont des erreurs que je ne commettrais plus. Ensuite, j’ai malgré tout repris un cycle de travail et d’affûtage comme pour une grosse compétition parce que c’était important pour moi de performer aux États-Unis. » D’autant que si Marie Wattel est une habituée de l’équipe de France depuis sa première sélection en 2013, à l’âge de 15 ans, les changements intervenus dans sa carrière après les Jeux de Rio ont eu besoin d’être pleinement digérés. « Après les JO, j’étais vidée. Ma mère n’arrêtait pas de me dire que je n’avais plus d’énergie. J’ai alors éprouvé le besoin de vivre une nouvelle expérience, voilà pourquoi je suis partie en Angleterre. J’ai eu besoin d’un temps d’adaptation, mais petit à petit les choses se sont mises en place. Aujourd’hui, je comprends qu’une année sans Mondiaux, ce n’est pas si grave. Mais j’espère y retourner quand même en 2019. »
J. C.