Pour tout dire, cela s’annonce passionnant. Dans un mois, aux championnats de France de Limoges (5-10 avril) qualificatifs pour les Mondiaux de Budapest (18 juin-3 juillet) et les Euro de Rome (10-21 août), les épreuves féminines de dos devraient nous tenir en haleine. En effet, qui de Analia Pigrée, Mary-Ambre Moluh et Emma Terebo raflera la mise ? A n’en pas douter, il y aura match. Ces trois-là commencent à se rendre coup pour coup, un peu comme leurs homologues masculins d’ailleurs, Yohann Ndoye-Brouard et Mewen Tomac en tête. Lors de l’étape marseillaise du FFN Golden Tour-Camille Muffat (4-6 mars), et en l’absence de Analia Pigrée, en stage, Mary-Ambre Moluh, 16 ans, a saisi l’occasion de se mettre en évidence en s’adjugeant notamment le 50 m dos et en prenant la troisième place du 100 m dos.
Avant de parler de dos, ta spécialité, que t’inspire ta victoire en finale B du 50 m nage libre (25’’65) lors du troisième et dernier jour du FFN Golden Tour-Camille Muffat de Marseille ?
Je suis contente de ma prestation. En séries, mon chrono avait été un peu décevant (26’’26), mais ce soir, je signe mon record personnel, donc c’est plutôt bon signe (sourire)…
De manière générale, que retiens-tu de ton meeting phocéen ?
Tout n’a pas été parfait, c’est rarement le cas, mais dans l’ensemble je suis satisfaite. Disons que c’est prometteur dans la perspective des championnats de France de Limoges (5-10 avril).
(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)
Le duel qui s’annonce avec Analia Pigrée risque en tout cas de faire des étincelles…
(Elle réagit)… Ce sera plus qu’un duel puisqu’avec Emma Terebo, nous serons trois à batailler. Mais c’est une bonne chose. Déjà, ça donne envie de se dépasser et puis l’émulation est source de performance.
Tout au long de ce week-end marseillais, nous t’avons également vu disputer des épreuves de nage libre (50 et 100 m nage libre). Doit-on en déduire que tu nourris également des ambitions dans cette spécialité ?
Pour l’instant, mon niveau en crawl ne me permet pas de sortir du lot comme c’est le cas en dos. Mais si je continue de progresser, j’aimerais bien performer et intégrer le relais 4x100 m nage libre qui sera aligné aux Jeux de Paris en 2024.
(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)
Comment se passe ton quotidien à l’INSEP ?
Cette année, je ne m’entraîne pas exclusivement avec Michel Chrétien. Je travaille aussi avec Mathias Mercadal. Le niveau est très relevé. L’engagement total. Tout le monde a à cœur de performer, mais on s’encourage beaucoup. Et puis voir les « grands » signer de gros résultats, ça donne envie. Maxime (Grousset) a pris la 4e place du 100 m nage libre aux Jeux de Tokyo. Yohann (Ndoye Brouard) a remporté le bronze du 100 m dos aux Euro de Budapest, l’année dernière. Tous ces résultats sont forcément motivants.
Parlez-vous des Jeux de Tokyo ou de ceux de Paris tous ensemble ?
Oui, bien sûr ! Ils n’hésitent pas à partager leur expérience. Ils nous donnent des conseils, à nous les plus jeunes. C’est toujours un plaisir d’échanger avec eux.
(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)
Ton nom revient de plus en plus souvent sur le devant de la scène aquatique. Comment vis-tu ce changement de statut ?
Ça fait plaisir, mais ça met aussi la pression parce qu’on sait qu’on est attendue. Par exemple, si je ne me sens pas bien sur une épreuve et que je me loupe alors que je suis censée répondre présent, ce n’est pas forcément simple à gérer, mais j’apprends. C’est aussi de l’expérience qui rentre.
A ce sujet, le DTN Julien Issoulié affirme que les Golden Tour permettent aux jeunes nageurs tricolores de démystifier leur rapport à la compétition, mais surtout à la concurrence internationale. Qu’en penses-tu ?
C’est sûr que partager une compétition avec des champions du calibre d’Adam Peaty (Grande-Bretagne) ou de Sarah Sjöström (Suède), ça montre aussi qu’on touche au territoire du haut niveau. C’est forcément une grosse satisfaction d’être à leur contact.
(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)
Le haut niveau, les Jeux olympiques se sont des rêves de longue date ou sont-ils nés progressivement ?
Ils se sont développés au rythme de ma progression. En m’améliorant, je rêve plus grand. Quant aux Jeux, c’est l’objectif ultime. J’espère que j’aurais la chance de nager à Paris en 2024.
A Marseille, Adrien Cadot