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Les Jeux Olympiques de Rio ont marqué la fin d’une époque. Avec eux, toute une génération de nageurs a tiré sa révérence. Ainsi, Florent Manaudou (parenthèse handballistique), Yannick Agnel, Fabien Gilot, Coralie Balmy, Grégory Mallet, William Meynard, Ophélie-Cyrielle Etienne et Giacomo Perez-Dortona ne porteront plus le bonnet tricolore. Il va sans dire que leur absence pèsera de tout son poids. Pourtant, comme l’assène Stéphane Lecat, ancien directeur de la natation olympique, concentré à présent sur l’eau libre : « Il y a plein de bons jeunes en équipe de France. Il faut le dire, l’écrire et faire comprendre à nos supporters que tous les talents n’ont pas disparu ». A défaut de le clamer à s’en déchirer les cordes vocales, nous avons décidé de consacrer six portraits à de jeunes nageurs engagés dans le plan « Gavroche 2024 ». Aujourd’hui, Maxence Orange, le nageur étudiant.

Pas facile quand on est un élève brillant et un nageur performant de mener de pair études supérieures et sport de haut niveau ! C’est pourtant le pari qu’est en passe de réussir Maxence Orange. Titulaire depuis juin dernier d’un bac S avec mention Très Bien et actuellement étudiant en STAPS pour préparer le concours de kiné, le sociétaire de Nantes Natation frappe également à la porte de l’équipe de France A après un parcours international déjà bien rempli qui l’a vu être appelé à deux reprises chez les Bleuets. Un remarquable double projet qui n’est pourtant pas toujours allé de soi. La preuve… Scolarisé de la Troisième à la Terminale au sein du CENS (Centre Educatif Nantais pour Sportifs) où il bénéficie d’excellents horaires aménagés dans des classes à tous tout petits effectifs, le dossiste suit une progression tout aussi linéaire et brillante dans les bassins. Médaillé d’argent sur 50 m dos pour sa première participation aux championnats de France minimes en 2013, il crève l’écran la saison suivante à Chartres. Engagé, cette fois, chez les 16 ans, il décroche quatre médailles, dont l’or du 100 m dos. Des performances que le Nantais confirme quelques semaines plus tard en Israël en réalisant respectivement les cinquième et septième chronos sur le 100  et le 200 m dos de la Coupe Comen. Mais alors que tout semble aller pour le mieux, Maxence se pose d’importantes questions sur son avenir et donc… sur son présent. Son projet de faire des études de médecine lui apparaît alors incompatible avec le haut niveau, il renonce même un temps à la natation, ou en tout cas passe plus de temps à son bureau que dans les lignes d’eau. Novembre 2015, les championnats de France en petit bassin changent la donne pour un Maxence « finalement pas prêt à arrêter puisque le plaisir est à nouveau au rendez-vous ». Ayant désormais clarifié son projet professionnel, le Nantais nage l’esprit libéré. Et ça se voit ! Troisième du 200 m dos des championnats de France à Montpellier, il décroche sa qualification pour les Euro juniors à Hódmezővásárhely (Hongrie). Une performance qui lui permet par ailleurs d’intégrer le projet « Gavroche 2024 ». Assidu aux regroupements de la relève de la natation tricolore, il apprécie les changements que cela procure dans sa « routine » quotidienne. « D’autres lieux, d’autres nageurs, d’autres séries, d’autres entraîneurs... Et en plus les échanges entre différents entraîneurs nous ont permis, avec Christophe (Bourgeais, son coach à Nantes Natation, ndlr), de modifier quelques petits problèmes techniques comme ma fin de poussée où j’avais les bras trop sous l’eau », confirme Maxence. Et là aussi, les progrès sont visibles. A Angers, lors des récents championnats de France 25 mètres, le nageur étudiant a ainsi échoué à neuf centièmes du titre et à sept centièmes de la qualification pour les Mondiaux en petit bassin de Windsor (Canada) sur 200 m dos. Bien évidemment déçu, il n’en reconnaît pas moins qu’il n’envisageait pas un tel résultat il y a encore quelques mois.

Jean-Pierre Chafes

 

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