Cinquième de la finale du 100 m nage libre des championnats d’Europe de Budapest en 47’’90 (record personnel), le sprinter de l’INSEP Maxime Grousset était satisfait de sa prestation, de ses sensations, mais surtout d’avoir cassé la mythique barrière des 48 secondes sur l’aller-retour. Le gage d’une progression qui devrait lui permettre d’aborder les championnats de France de Chartres (15-20 juin, qualificatifs pour les JO de Tokyo) en totale confiance.
Où vas-tu t'arrêter ?
Je ne sais pas ! Je pense que les 47’’9, je les dois à cette finale vraiment relevée. Ça m'a obligé à augmenter mon niveau. Je sentais que je pouvais le faire, et voilà, c'est fait (sourire)… Je suis trop content. J'ai cassé la barrière que beaucoup de nageurs voudraient casser. Je ne sais pas quand est-ce que je vais m'arrêter, je grappille de plus en plus.
Est-ce que tu t’y attendais ?
Je n'en étais pas sûr, mais je l'avais en tête. Je n'allais pas me mettre de frein. Je suis parti plus vite que d’habitude alors j'ai eu un peu plus mal à la fin, mais c’est normal ! Le niveau de cette finale m'a permis de me transcender et de casser cette barrière des 48 secondes.
(Franck Faugère/L’Equipe)
Avais-tu une stratégie particulière ?
J'ai tendance dans tous mes 100 m à donner un peu trop d'énergie sur le premier 50 m avant de craquer sur les quinze derniers mètres. Finalement, c'est là que se gagne un 100 m ! Je pense que c'est là que le Russe Kliment Kolesnikov a gagné aujourd’hui (47''37). Avec Michel (Chrétien, son entraîneur à l’INSEP), on travaille le deuxième 50 m et le relâchement sur le premier. Ce soir, ça a marché !
Kliment Kolesnikov est-il battable ?
Ce soir, il m'a aidé ! C'était mon poisson pilote comme Michel (Chrétien) aime à le dire. Je ne l'ai pas lâché. J'ai essayé de rester au contact, mais il est trop rapide. Il est battable. Pas par tout le monde, mais par certains nageurs. En tout cas, je l'ai dans la tête. Mais c’est vrai qu’il est impressionnant. Je le disais à Yohann (Ndoye Brouard, son partenaire d’entraînement à l’INSEP) récemment : « Il nous prend un par un sur nos courses respectives et il nous fume ! » Donc à un moment donné, c'est qu'il est talentueux ce garçon !
(Franck Faugère/L’Equipe)
Longtemps abonné à l’épreuve du 50 m nage libre, tu sembles aujourd’hui totalement épanoui sur la distance reine.
En fait, j'étais plus branché 50 m parce que j'avais plus de niveau. Je me suis découvert de bonnes sensations sur 100 m et maintenant, je suis piqué. C'est grâce à l'entraînement. Avec Michel, on répète, on répète... ça ne vient pas de nulle part ce retour. Je n'arrivais pas à le mettre en place, là ça marche, tant mieux !
Trouves-tu le 100 m plus intéressant que le 50 m ?
Plus intéressant, peut-être pas. Ce sont des sensations différentes. En tout cas, ce qui est beau, c'est que c'est la course reine. Tout le monde l'attend cette épreuve. Je suis fier et content de faire partie des meilleurs. C'est pour progresser et continuer à monter que je suis venu. Avec ce chrono, je vais rentrer plus confiant !
A Budapest, Adrien Cadot