L’espace de quarante-sept secondes, ils se sont rendus coup pour coup. « Ils », ce sont le Roumain David Popovici (déjà sacré sur 200 m nage libre, ndlr), le Canadien Joshua Liendo Edwards et le Français Maxime Grousset. A l’issue d’une bataille enragée qui les vit aborder les derniers quinze mètres du 100 m nage libre des championnats du monde de Budapest au coude à coude, la victoire est revenue au jeune Roumain de 17 ans qui devance le nageur de Michel Chrétien de six petits centièmes (47’’58 contre 47’’64). Une seconde médaille d’argent pour l’équipe de France (après celle de Marie Wattel sur 100 m papillon, ndlr), mais surtout une première distinction internationale pour le sprinteur tricolore après une convaincante quatrième place sur la distance reine aux Jeux olympiques de Tokyo, l’été dernier.
Raconte-nous ta finale ?
Je suis vraiment très content de la course que j’ai faite, même si je pense que je peux faire un tout petit peu mieux. Je me suis relâché sur certains passages. Après, c’est une finale. Ce n’est vraiment pas facile d’aborder une finale de ce niveau-là. Mais voilà, j’étais présent et la prochaine fois, je le battrai (David Popovici) !
A chaud, qu’est-ce qui domine : la joie d’être deuxième ou la déception de laisser filer le titre pour six centièmes ?
Je suis un peu déçu ! Je glisse un peu sur l’arrivée. Il y a de petites erreurs, mais bon, je me dis aussi que c’est une finale et que tout aurait pu arriver. J’aurais très bien pu finir quatrième ou cinquième. Donc, franchement, je vais me satisfaire de cette médaille d’argent et on verra comment ça tournera dans deux ans à Paris (sourire)…
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Etais-tu stressé avant la finale ?
Non, pas stressé, plutôt excité (sourire)…
Comment as-tu abordé les minutes avant la course et notamment le passage en chambre d’appel où, on le sait, les sprinteurs se prêtent parfois au jeu de l’intox ?
Tout le monde était concentré. On sentait que tous les huit finalistes voulaient et pouvaient gagner ce soir (mercredi 22 juin).
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Est-ce le plus beau moment de ta carrière ?
Je pense, en effet, que c’est le plus beau moment de ma carrière. Après, j’aurais évidemment préféré être champion du monde, ça aurait été énorme, mais bon, j’avance une marche après l’autre. L’année dernière, aux Jeux de Tokyo, j’étais quatrième. Cette année, deuxième. On verra dans deux ans en espérant aller un peu plus haut (sourire)…
A Budapest, Adrien Cadot