Onze ans après avoir décroché le bronze du 50 m papillon aux championnats du monde de Shanghai (2011), Mélanie Hénique s’en est allée rafler avec autorité et une détermination extraordinaire l’argent de la spécialité aux Mondiaux de Budapest (18-25 juin). La Picarde de 29 ans, qui s’entraîne au CN Marseille sous la houlette de Julien Jacquier, fait une fois encore la démonstration de sa force de caractère ainsi que de son incomparable abnégation. Endeuillée par la perte de son frère en début d’année, la papillonneuse de l’équipe de France n’a jamais renoncé à poursuivre ses rêves de performances et de podiums.
Qu’est-ce qui te viens, là, spontanément ?
C’est fou ! Quelle finale ! Je ne sais pas du tout ce qui s’est passé pendant la course. Je ne voyais absolument rien. Tout ce que je voulais, c’était allumer mon plot et décrocher une médaille. Onze ans que j’attends ça. Onze ans ! Je gagne une marche et je sens que je peux encore progresser et aller plus loin.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
On te sent émue !
Si vous saviez à quel point cela a été dur depuis le mois de février (son frère est décédé en janvier dernier, ndlr). Mais je retiens surtout que j’ai pris beaucoup de plaisir sur cette finale. J’ai tout pris. Les encouragements de tout le monde. On m’a envoyé beaucoup de messages. Je suis très touchée de me sentir aussi soutenue. Je suis reconnaissante de ça. Je galère souvent. Franchement, on ne peut pas dire que la vie m’ait fait des cadeaux, mais je suis là et j’y arrive encore. Je suis vraiment fière de ce que je viens d’accomplir ce soir (vendredi 24 juin). Tellement fière !
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
A quoi as-tu pensé en voyant la lumière de ton plot s’allumer ?
Bon, déjà, j’en vois deux ! Je comprends que je n’ai pas gagné. A ce moment, j’entends la Suédoise Sarah Sjöström crier, ce qu’elle ne fait pas trop d’habitude. Je me dis alors que j’ai dû lui faire quand même un peu peur. Ce sont encore des points de marquer. Ça va me donner envie de travailler pour nager plus vite. Moi-aussi j’ai envie de nager sous les 25 secondes un jour. Ce serait incroyable !
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Et quelle est la première image qui te viens lorsque tu comprends que tu viens de décrocher une médaille d’argent mondiale ?
Mon frère. Ma mère également. Et puis, je pense aussi à moi (sourire)... Je pense à tout ce qu’il a fallu entreprendre pour arracher cette deuxième place. Je suis vice-championne du monde. C’est un truc que je n’ai jamais fait. J’ai 29 ans. Je continue. Elle est belle quand même l’histoire. Je vais kiffer maintenant (sourire)…
A Budapest, Adrien Cadot