L’Amiénois Mewen Tomac est sorti de l’anonymat en août 2020 lors du Meeting des Sept Collines organisé à Rome en claquant un tonitruant 53’’29 sur 100 m dos, sa distance de prédilection. On pensait alors que le nageur de 19 ans ne ferait qu’une bouchée du temps de qualification olympique (53’’34) lors des championnats de France de Saint-Raphaël (décembre 2020). C’était sans compter avec les impondérables du haut niveau et un contexte sanitaire pour le moins pesant et anxiogène. Dans le Var, Mewen s’est contenté d’un solide 53’’46 avant de taper 53’’97 au Golden Tour de Nice (5-7 février). Il lui reste désormais deux chances de se qualifier pour les Jeux olympiques de Tokyo : au Golden Tour de Marseille, 19-21 mars, et lors des championnats de France de Chartres qui se tiendront en juin prochain.
Quels enseignements as-tu tiré du 100 m dos que tu as disputé au Golden Tour-Camille Muffat de Nice (53’’97) ?
J’ai le sentiment d’être sur la bonne voie. A Nice, j’ai surtout travaillé mes retours de 100 m dos. Ce week-end, j’ai d’ailleurs signé un de mes meilleurs retours (27’’4), donc c’est plutôt satisfaisant. J’aurais aimé nager plus vite, mais nous sommes dans une grosse période de travail.
Espérais-tu accrocher le temps de préqualification olympique (53’’34) à Nice ?
Le plan, c’est plutôt d’essayer de le faire au Golden Tour de Marseille (19-21 mars). A Nice, il est encore un peu tôt dans la saison. Pour Marseille, je pense qu’on va relâcher un peu l’entraînement pour arriver frais, mais je ne serai pas affûté. Le but, c’est d’engranger un maximum de foncier d’ici les Euro de Budapest et les championnats de France de Chartres, en juin. On va dire qu’il me reste encore deux chances (sourire)…
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Qu’en est-il du contexte sanitaire ? Est-ce que cela te stresse ?
Non, je ne suis pas stressé, mais le contexte est un peu bizarre, de plus en plus lourd au fil des mois. A Amiens, ça ne change pas grand-chose, nous disposons même du bassin rien que pour nous, mais on sent bien que l’ambiance est morose.
As-tu le sentiment d’avoir changé de dimension depuis tes 53’’29 du meeting italien des Sept Collines (août 2020) ?
C’est sûr que je m’affirme un peu plus, mais nous sommes plusieurs dossistes à nous tirer la bourre. Avec Yohann (Ndoye Brouard), cela fait maintenant plusieurs années que nous nous challengeons. C’est important car ça nous donne envie de faire mieux à chaque fois.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
D’autant qu’on a vu les bienfaits de l’émulation collective avec la génération précédente de nageurs tricolores.
Oui, il est certain que la confrontation permet de hisser son niveau ! Pour l’instant, Geoffroy Mathieu est encore un peu devant nous, mais on travaille tous très dur pour le dépasser.
Recueilli à Nice par A. C.