Depuis le début des années 2000, Jean-Lou Lucas se déplace avec ses machines et sa camionnette pour présenter l’exposition « Un siècle de natation » aux collectivités qui le sollicitent. Un véritable musée mobile qui retrace l’histoire de la natation et de son apprentissage et qui permet aux plus jeunes de s’y plonger de manière ludique. Après plus de vingt ans de voyage à travers la France, cet ancien maître-nageur souhaite se séparer de ce musée et espère trouver des repreneurs aussi passionné que lui.
C’est une histoire incroyable qui a conduit Jean-Lou Lucas à se lancer dans une aventure qui l’est tout autant. En 1992, ce maitre-nageur en Loire-Atlantique rentre chez lui avec une paire de lunettes de natation dans la poche. Il s’installe confortablement dans son canapé et décide de regarder un film sur une cassette VHS. Il sort les lunettes de sa poche et les enroulent autour du boîtier de la cassette. « À cet instant, je me dis qu’il serait génial de réaliser un film sur l’histoire de la natation et son apprentissage à travers le temps » explique-t-il. « À cet époque je suis maître-nageur et on me sollicite régulièrement pour me demander des conseils sur la manière dont on doit nager le crawl ou la brasse. J’ai donc voulu créer un film sur l’apprentissage de la natation. Dans ce film, il y a une partie en noir et blanc constituée de micro-trottoir, et une partie en couleur sur l’apprentissage de la natation. » Cette cassette (qui s’est transformée depuis en DVD) est à destination du grand public, mais aussi des plus jeunes qui sont les premiers concernés. Jean-Lou Lucas souhaite donc pouvoir leur présenter ce film et se déplacer jusqu’à eux pour répondre à leurs éventuelles questions. Ayant travaillé dans l’import export, le jeune retraité, a, par ailleurs, accumulé de nombreux documents et objets tout au long de sa carrière. Et en se plongeant dans l’histoire de l’apprentissage de la natation, Jean-Lou Lucas, a obtenu des dessins où l’on pouvait voir des machines pour apprendre à nager utilisées aux XIXème et XXème siècle.
Des machines faites à la main inspirées de celles existant aux XIX et XXème siècle
Assez bricoleur, celui qui a travaillé sur les chantiers dès l’âge de 13 ans « pour (se) faire un peu d’argent », décide de se lancer dans la fabrication de ces machines. Le « manège Chevalier », la « potence » ou encore le « chevalet articulé », rien n’échappe à ce passionné de joutes aquatiques. Après des années de dur labeur, et alors que ces machines sont dans son garage, ils décident finalement de les exposer et d’en faire profiter le plus grand nombre. La grande aventure du « musée mobile de natation » débute alors. Jean-Lou Lucas traverse la France, au départ avec un camion de déménagement, puis avec une camionnette rouge frappée du nom de l’exposition. Sollicité par les collectivités le plus souvent, il se rend dans les halls de piscine, ou dans d’autres salles où il peut exposer les objets récoltés au fil des ans, mais aussi ses machines permettant aux enfants de s’essayer à l’apprentissage de la natation du siècle dernier. « C’est une exposition à destination des enfants et forcément cela doit être ludique. Il y a différentes scènes et bien souvent ils sont hilares lors de la présentation. » La durée de la visite est adaptée en fonction des âges des enfants, qui peuvent également être mis à contribution pour donner leurs sentiments et perceptions. « Cette exposition est un voyage dans le passé, mais l’objectif est vraiment de saisir les différences entre la natation de l’époque et celles que nous connaissons aujourd’hui. Avec le film que j’ai réalisé, je voulais déjà effectuer un parallèle entre le passé et le présent et c’est également le cas avec l’exposition. » Imaginez donc un enfant allongé sur l’une de ces machines des deux siècles précédents avec un maitre nageur tournant une manivelle pour reproduire les mouvements de nage. Et ce n’est pas tout, puisque Jean-Lou Lucas a également accumulé tout au long de ces années de nouveaux objets et tableaux en lien avec le monde natatoire. « Bien souvent, lorsqu’il y avait un objet intéressant en vente, on m’appelait parce qu’on savait que j’étais en recherche permanente de nouvelles choses. »
D.R.
Le musée mobile est à vendre
Aujourd’hui, Jean Lou Lucas est à la retraite et souhaite donc passer le flambeau. « J’ai beaucoup voyagé dans ma vie et il est temps aujourd’hui de transmettre ce musée, clé en main, à quelqu’un qui souhaite se saisir de cet héritage et continuer à le faire vivre. » À raison de deux expositions par mois (soit deux semaines dans le mois), l’acquéreur pourra sillonner la France, faire de formidables rencontres et poursuivre cette incroyable histoire née sur un canapé, une paire de lunettes et un boitier de VHS à la main. Jean-Lou Lucas pourra, lui, se remettre devant sa télé et reprendre le cours du film qu’il n’a jamais dû terminer ce fameux jour de l’année 1992.
J. C.
Si vous souhaitez contacter Jean-Lou Lucas:
06 48 29 58 44