Naïs et Jade Gillet, Jules Bouyer et Gary Hunt ont débuté leur semaine de championnats d'Europe par l'épreuve, nouvelle pour eux, du team event. Sixièmes à l'arrivée, ils n'en tirent que du positif.
« J'ai toujours un peu le trac, surtout tout seul là-haut. Je n'ai plus l'habitude du 10 m. Mais il m'a suffi d'un plongeon et du soutien de l'équipe pour prendre plaisir. » La légendaire modestie de Gary Hunt n'a pas pris une ride. L'ancien champion britannique de cliff diving, qui plonge désormais pour la France, ne boude pas son plaisir de participer, avec Jules Bouyer et les sœurs Naïs et Jade Gillet, à ces championnats d'Europe de Rome. L'épreuve du team event, qui a ouvert les festivités du plongeon, a ravi les quatre Français engagés ensemble. « Pour moi, c'était d'abord un plaisir », insiste Gary Hunt du haut de ses 38 ans et de son immense expérience internationale. « Nous sommes une jeune équipe, entre guillemets (il rit). Nous présentons des plongeons un peu moins difficiles que les autres mais il y a eu de bonnes choses. »
Si la France termine en queue de classement (sixième avec 317,15 points, l'Italie s'imposant devant l'Ukraine et la Grande-Bretagne), « c'est une super belle expérience », s'emballe Naïs Gillet. « Heureusement que nous étions tous les quatre et que nous nous sommes soutenus. Moi, j'avais un peu la pression de commencer, qui plus est dans un sens dont je ne suis pas fan. Commencer par ce plongeon (le 305C), ce n'est pas ce que je préfère. Je n'ai pas assuré mais, derrière, ils ont surmonté. Je suis fière de mon équipe. Et l'année prochaine, on viendra mais pas seulement pour être présents. On sera là pour plus », avance la plus jeune des deux sœurs. « Et nous avons déjà des idées pour attaquer l'année prochaine ! », confirme Gary Hunt.
Si chacun se projette avec appétit sur la saison prochaine, Jules Bouyer n'en oublie pas de savourer le présent. « Je suis super heureux, moi aussi, pour une première fois », explique le jeune athlète de l'INSEP. « Nous sommes une équipe vraiment soudée. C'était un peu la mise en bouche avant de préparer quelque chose de grand l'année prochaine. Je suis super fier d'avoir fait ça avec eux. Peu importe le résultat. L'an prochain, nous connaitrons mieux le format et nous serons plus confiants sur ce qu'on peut faire. Ce sera encore plus beau. » Gary Hunt n'oublie pas de rappeler que « nous avons vécu des moments forts, déjà. Personnellement, je sais que je peux exécuter des plongeons plus difficiles et je vais les préparer pour l'année prochaine. Je pense que c'est pareil pour tout le monde... même si Jules fait déjà des choses très difficiles ! », taquine l'ancien.
Face à des formations plus aguerries, la France a pris ses marques. « C'était la première fois pour nous dans ce format-là », veut rappeler Jade Gillet. « C'était un peu stressant pour chacun mais nous avons bien réussi quand même. Nous n'avons pas fait de gros raté. C'était correct et c'est sûr que ça va nous servir pour l'année prochaine. C'est un format fun, qui change de l'individuel ou du synchro. Ce n'est vraiment pas la même chose. C'est tout mélangé. Le fait qu'on soit quatre, et non seul ou à deux, est très différent », explique la Normande. Gary Hunt veut croire, aussi, à l'expérience du jour pour le futur très proche : « Chacun d'entre nous a d'autres compétitions à venir et le fait d'avoir participé à ce team event est un bon début, un bon échauffement pour la suite », conclut-il.
À Rome, David Lortholary
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